A l'occasion du cinquantième anniversaire de la publication de « La Rayuela y La Ciudad los perros » et dans le cadre du 18e salon international du livre d'Alger (SILA), l'ambassade d ́Espagne, l'ambassade du Pérou et l'institut Cervantès, co-organisent une rencontre autour de l'œuvre des écrivains Julio Cortázar et Mario Vargas Llosa. Des universitaires connus ont animé cette conférence dédiée à deux écrivains émérites. Ces animateurs sont Francisco Tovar Blanco, professeur à l'université de Barcelone, spécialiste en littérature, hispano-américaine, Ina Maria Salazar Orvig, traductrice, spécialiste en littérature hispano-américaine. Actuellement, elle est en charge de la révision de la traduction de toute l'œuvre de Vargas Llosa en français et de Nourredine Azzouz, universitaire et journaliste. M Francisco Tovar Blanco a mis l'accent sur l'œuvre de Julio Cortázar qui « se caractérise entre autres par l'expérimentation formelle, la grande proportion de nouvelles et la récurrence du fantastique et du surréalisme. Si son œuvre a souvent été comparée à celle de son compatriote Jorge Luis Borges, elle s'en distingue toutefois par une approche plus ludique et moins érudite de la littérature. Avec Marelle (1963), Cortázar a, par ailleurs, écrit l'un des romans les plus commentés de la langue espagnole. Une grande partie de son œuvre a été traduite en français par Laure Guille Bataillon, souvent en collaboration étroite avec lui. » De son côté, Mme Ina Maria Salazar Orvig, traductrice, spécialiste en littérature hispano-américaine témoigne : « Mario Vargas Llosa est une figure de proue des lettres latino-américaines, c'est un écrivain monumental qui jouit d'une imposante renommée internationale. À la fois romancier, essayiste, critique et auteur de théâtre, la carrière littéraire de l'écrivain a dû cohabiter avec les ambitions politiques de l'homme. En effet, en 1990, Vargas Llosa briguait sans succès la présidence de son pays natal, le Pérou. Sa défaite eut néanmoins l'avantage de lui redonner du temps. » Elle achève sa communication en disant : « Peu importe les orientations politiques de l'homme, l'œuvre de ce plus grand écrivain séduit des lecteurs de partout, comme en fait foi la pluie de distinctions littéraires et de doctorats honorifiques s'abattant sur l'auteur, dont le prestigieux « Prix Cervantès ». Pour sa part, l'universitaire et journaliste, Nourredine Azzouz ne manque pas cette occasion pour parler de la disparition de la critique universitaire en Algérie, notamment dans la littérature « Nous avons un phénomène à double incliné ; le premier, c'est ce que nous avons dans les années 1970 et 80, qui consistait à voir des universitaires des départements littéraires, des sciences humaines, intervenir dans la presse pour donner un point de vue sur un ouvrage, dresser une thèse sur un courant littéraire, défendre une idéologie politique, tout cela a complètement disparu », regrette-t-il avant d'enchaîner : « C'est ce qui a aussi contribué à l'effondrement de la critique de presse. Le journaliste ou le critique de presse ne peut pas fonctionner sans référent. Il ne suffit pas de critiquer. Aujourd'hui nous faisons face à cette situation dramatique. Cela dit, il ne faut pas être négatif, je crois que cette disparition trouve sa raison dans ce que le pays a vécu (instabilité politique, sécuritaire, économique).