Dans son intervention, le poète syrien Abdelkader El Hosni a relevé que les médias dans le monde arabe « ont toujours été un prolongement du pouvoir en place », signifiant que leur rôle n'a pas été déterminant dans ce qui est appelé les révolutions arabes ». Pour M. El Hosni, « le monopole exercé par l'Etat sur les médias dans les pays arabes, a encouragé la prolifération des réseaux sociaux sur la Toile (internet) », soulignant que « les révoltes arabes n'ont pas été l'œuvre des structures des système politique ou social, comme les partis politiques ou les organisations issues de la société civile ». Toutefois, il a fait remarquer que les réseaux sociaux « ne sont pas la base des révolutions arabes », bien qu'ils permettent aux différents acteurs de « rester en contact et d'échanger des informations ». Il a également relevé que grâce à l'image et à son audience, la télévision a « influé » sur les événements dans le monde arabe mais, a-t-il fait observer, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont eu un « rôle d'agences d'information gérées par des correspondants anonymes relatant des faits en temps réel et repris, par recoupements, par les médias traditionnels ». Abdelkader El Hosni a expliqué cet état de fait par la situation que connaissent certains pays arabes, considérant « qu'il ne pourrait pas y avoir de liberté d'expression sans vie politique ». Il s'est attardé sur le concept de révolution, laquelle signifie « une rupture au sein d'une société », a-t-il dit. Il a relevé qu'une révolution a besoin d'un guide pour provoquer le changement au sein de la société, regrettant notamment le « manque d'homogénéité entre les médias arabes ». Il a expliqué, en dernier, que la « crise de l'information ne peut pas être dissociée des crises politiques et économiques que connaissent les pays arabes », soulignant que « les sociétés les moins libres sont celles qui sont le moins informées ».