Réunis, dimanche au Caire au siège de la Ligue arabe, les ministres arabes des Affaires étrangères ont souligné « la nécessité pour toutes les parties de s'engager à fournir un environnement adéquat » au lancement de la conférence de paix sur la Syrie dite Genève-2, « en prenant les mesures d'urgence nécessaires dont la garantie de l'accès des humanitaires à toutes les régions syriennes, en particulier aux zones en état de siège et souffrant de famine ». A l'issue de cette session extraordinaire, le conseil des ministres des Affaires étrangères a également demandé la « libération de tous les détenus politiques », incarcérés dans le cadre de la rébellion contre le régime de Damas, un « cessez-le-feu » et le « retour des réfugiés et des déplacés ». Les ministres arabes ont, par ailleurs, exhorté toutes les factions de l'opposition syrienne à former une délégation sous la bannière de la coalition syrienne pour se rendre à la conférence de paix prévue pour ce mois de novembre. Dans le communiqué final, ils ont affiché leur « soutien à la coalition nationale syrienne » et appelé « toutes les parties de l'opposition syrienne sous la direction de la coalition à répondre aux efforts faits en vue de l'organisation de Genève-2 et à former rapidement une délégation pour y assister ». Le conseil des ministres demande, en outre, à former « une autorité dotée des pleins pouvoirs, dont la direction des forces armées et des services de sécurité pour une durée limitée et en accord avec toutes les parties, pour conduire la transition ». Au début de la réunion, le chef de la coalition syrienne, Ahmed al-Jarba, avait indiqué que l'opposition s'engageait à n'aller à Genève-2 qu'unie », réitérant la condition sine qua non d'un cessez-le-feu pendant les négociations. Pour le moment, rien n'assure que l'opposition ira « unie » à cette réunion, le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important de la coalition, ayant d'ores et déjà annoncé qu'il ne fera pas le déplacement, tout en menaçant de faire scission si le reste de l'opposition y assistait. Une réunion est prévue le 9 novembre à Istanbul pour trouver une solution à cette question épineuse et décisive pour la coalition. Mais, Damas, qui affiche clairement son refus de toute ingérence en faveur de l'opposition lors de la conférence de Genève-2, réfute toute caution au terrorisme armé et soutenu par des puissances régionales et internationales. Le président Bachar al-Assad a réitéré, la semaine dernière, à l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, que « la réussite de n'importe quelle solution politique passe par l'arrêt du soutien aux groupes terroristes, par une pression sur les pays qui facilitent le passage des terroristes, qui leur offrent argent, armes et soutien logistique ».