« Nous condamnons le discours du souverain marocain et appelons la communauté internationale à exercer des pressions sur le Maroc pour l'organisation d'un référendum libre au Sahara occidental conformément à la légalité internationale », a-t-il martelé. Pour M. Abdelaziz, « le roi Mohamed VI tente de dissimuler ses pratiques en matière des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés », soulignant, à cet effet, que « les violations marocaines contre les populations sahraouies sont inscrites dans les rapports des organisations internationales des droits de l'homme et de certains pays européens ». Le président sahraoui enfonce un peu plus le clou en faisant savoir que le Maroc tente d'exporter ses crises internes vers les pays voisins. « Devant l'exacerbation des crises internes, le régime marocain tente de les exporter vers les pays voisins dès que l'étau se resserre sur lui à travers le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental ». Concernant les prétendus droits du Maroc sur des régions situées dans le voisinage, M. Abdelaziz a rappelé que « le Maroc a adopté, depuis son indépendance en 1956, une politique expansionniste au détriment de ses voisins », citant à cet égard la guerre déclarée à l'Algérie en 1963 puis celle imposée au peuple sahraoui en 1975 et l'invasion de régions de la Mauritanie en 1978. « Cet expansionnisme maintiendra le Maroc en état de guerre permanente avec son voisinage », a-t-il estimé non sans rappeler les incidences de cette politique sur l'édification de l'Union maghrébine et la coopération dans cet espace. Concernant l'interdiction d'accès des organisations internationales dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, il a affirmé que cette « interdiction n'est qu'une de plus des violations des droits de l'homme par le Maroc et son refus de la proposition de confier ce dossier à la Minurso ». S'agissant des négociations entre le Maroc et l'UE sur l'accord de pêche, le président sahraoui a appelé le parlement européen à « exclure les eaux territoriales sahraouies de cet accord contraire aux lois internationales et qui permet au Maroc de spolier les richesses du peuple sahraoui ». Par ailleurs, le président de la Rasd a avancé que « le Maroc a engrangé 35 milliards dollars des revenus du cannabis, des fonds utilisés dans le soutien des organisations criminelles qui constituent un danger pour le Sahara occidental et pour toute la région », affichant « la disponibilité du Front Polisario à faire face à cette politique et aux bandes criminelles ».M. Abdelaziz a formé le vœu que la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry au Maroc la semaine prochaine favorise une avancée dans le processus des négociations entre le Polisario et le Maroc pour le règlement de la question sahraouie. « Le gouvernement sahraoui a adressé récemment une correspondance à M. Kerry et lui a communiqué les données relatives aux développements de la question sahraouie et les injustices faites aux populations des territoires occupés. Il lui a fait part dans cette lettre du refus du Maroc de se plier aux décisions de la légalité internationale concernant le règlement de la question sahraouie et le respect des droits de l'homme ». La Rasd dénonce le discours du roi marocain La République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a dénoncé, jeudi dernier, « l'intransigeance et la poursuite de l'occupation, des violations des droits de l'homme et du pillage des richesses du peuple sahraoui » qui ont marqué le discours du roi du Maroc Mohamed VI, prononcé à l'occasion du 38e anniversaire de l'annexion d'une partie du Sahara occidental. Un discours qui « réaffirme la volonté franche du Maroc de continuer à entraver les efforts des Nations unies visant la décolonisation du Sahara occidental à travers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui ». Le discours « revêt un caractère hostile et porte des accusations infondées à l'encontre d'Etats et d'organisations internationales qui appuient de manière claire et responsable les décisions des Nations unies liées à la décolonisation de la dernière colonie d'Afrique et la surveillance par la Minurso des droits de l'homme ».