Les représentants de 190 pays sont réunis, depuis hier à Varsovie, capitale de la Pologne, pour la tenue de la 19e Conférence de l'ONU sur le climat qui vise à contenir le réchauffement de la planète par la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ils ont entamé leurs travaux alors que le typhon Haiyan s'abattait sur le Vietnam après avoir dévasté les Philippines, un drame qui a poussé le délégué Naderev Sano à recourir à la grève de la faim pour inciter à des progrès dans les discussions. « Nous nous rassemblons, aujourd'hui, avec, sur nos épaules, le poids de nombreuses réalités qui donnent à réfléchir (...) comme l'impact dévastateur du typhon Haiyan », a déclaré la responsable climat de l'ONU, Christiana Figueres, à l'ouverture de la Conférence qui prendra fin le 22 novembre. « Les futures générations vont devoir mener une bataille immense... Il n'y a pas deux équipes, mais l'intégralité de l'humanité. Il n'y a ni gagnant ni perdant. Nous allons tous gagner ou tous perdre », a ajouté la responsable climat de l'ONU. Les délégations seront rejointes, la semaine prochaine, par les ministres des pays représentés pour s'entendre sur un texte qui sera adopté au terme de cette rencontre. La prochaine Conférence de l'ONU sur le climat aura lieu l'année prochaine à Lima, avant Paris, qui sera désignée officiellement à Varsovie comme capitale hôte en 2015, date attendue pour la signature du traité post-2020. D'ici là, les pays vont devoir élaborer une feuille de route et mettre sur la table des propositions chiffrées. Le prochain traité sur le climat doit concerner également les pays non signataires du protocole de Kyoto 2020, dont les Etats-Unis, ainsi que les grands pays émergents, à leur tête la Chine, premier pollueur au monde. En guise de bonne volonté Mme Figueres a appelé les délégations à « clarifier les éléments du nouvel accord qui modèlera les agendas climatiques, économiques et de développement après 2020 », et à progresser sur le dossier de l'aide financière aux pays du Sud pour s'adapter au changement climatique. Après plusieurs rounds de négociations, la communauté internationale s'est fixé, rappelons-le, comme objectif de limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Tout le monde est prévenu que « si rien n'est fait, la température pourrait encore croître de près de 5°C d'ici à la fin du siècle et les événements extrêmes se multiplier », avait alerté, en septembre dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) créé en novembre 1988 à la demande du G7 (aujourd'hui G8). Les pollueurs qui, malheureusement, ne sont pas les payeurs, sont avertis.