Le transport public est toujours perturbé à Alger par la grève des chauffeurs et receveurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa), entamée lundi dernier. Et face à l'absence de dialogue entre la direction et les grévistes, la situation risque de perdurer, d'autant que le directeur de l'Etusa, qui a qualifié cette grève d'illégale, a saisi la justice, accusant aussi les protestataires de faire perdre de l'argent à l'entreprise. Les travailleurs protestataires sont sans représentants syndicaux, puisque la section syndicale a été gelée en octobre dernier. « La direction des ressources humaines a réceptionné une lettre non signée, donc anonyme, dans laquelle il est exigé la satisfaction d'une série de revendications socioprofessionnelles », a souligné un responsable au niveau de la direction générale. Selon ce cadre, les travailleurs réclament notamment l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail, selon lequel le salaire national minimum garanti (Snmg) doit englober le salaire de base, les primes et les indemnités quelle que soit leur nature, à l'exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur, la hausse de la prime de panier, qui est actuellement de 450 DA, et la révision du profil de carrière. « Ils demandent même la révision du mode de l'achat des tenues du personnel dont l'entreprise payait la totalité alors que la convention collective exige de l'employeur une contribution de 40% », signale le responsable, affirmant que la convention collective est appliquée sauf le point ayant trait à la carrière qui est en phase de réalisation.