Placé sous le signe de « Passerelles », le 5e festival culturel international de danse contemporaine se déroule au TNA et au palais de la culture, Moufdi-Zakaria, du 15 au 22 novembre, avec la participation d'ensembles et de personnalités venues de 24 pays aux côtés des compagnies nationales. Comme à chaque édition, une compétition sera lancée au lendemain de l'ouverture sous l'œil d'un jury composé de personnalités de la danse venues de Cuba, d'Irak, de Serbie, de Croatie et, bien sûr, d'Algérie et qui animeront des conférences ou des résidences de danse au profit de jeunes Algériens. La cérémonie d'ouverture a eu lieu dans le somptueux espace du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachetarzi, dans une ambiance festive rehaussée par le passage d'une quarantaine de jeunes danseurs appelés « Les petits cygnes blancs » de l'école d'art « Profil » d'El Biar, sous la direction de Mme Maameri. Ces tout-petits âgés entre 3 à 5 ans ont magistralement interprété des pas de danse gracieux sous des airs célèbres du classique Tchaïkovski. Juste après, le public a eu droit à une autre prestation tout aussi remarquable que la précédente. Il s'agit du passage du ballet de l'ONCI. Ce ballet dispose d'un répertoire riche et varié. Il a présenté son nouveau spectacle intitulé « Joussour » (Passerelles). Ces artistes ont réussi à faire passer des messages qui parlent aussi bien de la joie de vivre que du bonheur d'exister. La Chine, l'invitée d'honneur Dans ce même état d'esprit, la troupe chinoise « Le Beijing dance theater » a offert des moments d'un incroyable bonheur notamment avec la pièce « Sorrowfull song », (chanson douloureuse). Le spectacle présente une variété de costumes colorés, des numéros de danse créatifs. Des décors somptueux et une chorégraphie à couper le souffle. Cette troupe est la première compagnie de danse contemporaine créée en Chine. Ce jeune ensemble chorégraphique se compose de danseurs professionnels avec une solide formation classique et une technique irréprochable lui permettant de développer un large répertoire, fusionnant tout les éléments de la culture chinoise, du ballet classique à la danse moderne. La Beijing Theater vise à participer activement à l'évolution de la danse en Chine et à faire connaître aussi la création chorégraphique de la Chine moderne à la scène internationale. La compagnie a collaboré avec de nombreux dramaturges de renommée internationale, des musiciens et des concepteurs. Pour l'ensemble des danseurs chinois rencontrés sur les lieux, « la danse revient à s'interroger sur l'homme, l'existence, la place de l'homme et surtout comment arriver à vivre ensemble avec nos différences, à construire un monde nouveau avec énergie et confiance ». Hommage appuyé à Francesc Casadesus Durant cette soirée, le commissariat de ce festival a rendu un vibrant hommage à Francesc Casadesus, directeur du Mercat de Los Flors à Barcelone, un espace scénique spécialisé en arts du mouvement avec un intérêt spécial dans l'appui aux artistes à tous les stades de la création. Francesc Casadesus est président d'EDN, le réseau européen des maisons de danse. Il est licencié en psychologie et titulaire d'un master dans la gestion culturelle. Cette année, le ministère français de la Culture l'a nommé Chevalier des arts et des lettres. Interrogé sur cette nouvelle distinction, il témoigne : « Je suis à la fois très ému et touché par ce geste. » Il s'est dit « très heureux de rencontrer à cette occasion des artistes venus de plusieurs pays. » Dans son allocution inaugurale, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, déclare : « Je retrouve avec grand plaisir la famille de la danse et de la chorégraphie à la faveur de ce festival. Ce dernier fait partie des 164 festivals internationaux, nationaux et locaux institutionnalisés par notre département ministériel pour marquer la volonté des pouvoirs publics de donner à la culture toute sa dimension. L'institutionnalisation de ce festival témoigne de notre volonté de mettre en valeur les nouvelles conceptions et productions chorégraphiques mais aussi les productions liées à notre patrimoine, comme elle témoigne de notre désir de construire des passerelles entre les différentes cultures par le rapprochement des jeunes talents venus de diverses nations. De son côté, Mme M'barka Kaddouri, commissaire de ce festival, affirme : « Notre festival a cinq ans, il est né de rencontres humaines, d'échanges et d'amitié. La première édition a été exclusivement africaine, ce fut pour nous une manière d'explorer nos racines, nos origines, car en 2009, le débat autour des identités était d'actualité. A partir de ce point de départ, nous avons, pour les éditions qui ont suivi, adopté une démarche universelle. »