Outre la tripartite sociale prévue à la fin de l'année en cours, l'Union générale des travailleurs algériens doit s'atteler à la préparation de son 12e congrès national qui devra se tenir entre avril et juin 2014, sauf changement, a fait savoir Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de l'information. En effet, même si son report est plausible dans la mesure où il coïncide avec l'élection présidentielle, l'organisation du congrès est inéluctable eu égard à la nouvelle donne socio-économique. La centrale syndicale doit s'y adapter. La situation s'impose d'elle-même. « Si nous voulons préserver la place de l'UGTA et renforcer son champ d'intervention, il est impératif de revoir son organisation », a souligné Amar Takdjout, président de la fédération du textile, manufacture et cuir. Ce syndicaliste fait partie de ceux qui prônent une réforme structurelle et organisationnelle de l'UGTA. Il l'a même revendiquée lors d'une réunion avec les cadres syndicaux présidée par le secrétaire général Abdelmadjid Sidi-Saïd, tenue dernièrement à la Maison du peuple. Contacté hier, M. Takdjout a indiqué qu'il faudrait réadapter l'organisation à la conjoncture actuelle nationale marquée « par l'émanation de la nouvelle organisation de l'économie nationale favorisant l'émergence des entreprises privées aux côtés d'entreprises publiques ». L'UGTA doit, selon lui, revoir sa stratégie, redéfinir les rôles des fédérations et unions et surtout déterminer les prérogatives comme elle doit réfléchir à la manière d'avoir une place au niveau du secteur privé et surtout comment lui apporter une dimension sociale. « La centrale syndicale doit préserver et renforcer sa place au regard de son histoire », a estimé le syndicaliste. Le mouvement syndical a été, poursuit-il, chamboulé avec l'avènement du multisyndicalisme, un fait qui a entraîné de la concurrence. D'où la nécessité pour « l'UGTA d'amorcer le débat sur la question d'une manière sereine et clairvoyante ». Pour M. Takdjout, les syndicalistes doivent se mobiliser sur la question et se convaincre mutuellement et surtout lever les réticences affichées à ce propos. M. Sidi Saïd « n'est pas, a-t-il dit, hostile à toute proposition qui apportera le meilleur pour les travailleurs ». Le patron de la centrale syndicale a été clair sur cette question. Lors de la même réunion avec les cadres, il a fait observer que « toutes les propositions faites par les membres du syndicat sont les bienvenues ». Toutefois, il a souligné qu'« il y a une ligne rouge à ne pas franchir : c'est d'œuvrer consciemment ou inconsciemment à la cassure de l'UGTA ». Et si certains cadres de l'UGTA ont refusé de se prononcer sur la question, M. Malki soutient que la réorganisation de l'UGTA s'impose d'elle-même et se fera même automatiquement dans la mesure où lors du prochain congrès national, il est prévu la révision des statuts et du règlement intérieur de l'organisation.