�Mon c�ur est plein. Je crois que le moment est venu pour faire quelques confessions. Je profite de cette opportunit� de me retrouver devant vous, devant mes a�n�s, pour dire que peut-�tre que je n�ai pas pu assumer totalement mes responsabilit�s syndicales. Mais je suis pr�t � payer devant vous et devant Dieu, comme je suis pr�t � remettre ma d�mission devant vous. Sachez seulement une chose, je ne suis pas une poule mouill�e !� Ces propos tenus par le secr�taire g�n�ral de l�UGTA, Abdelmadjid Sidi Sa�d, devant les membres de la Commission ex�cutive f�d�rale (CEF) de la F�d�ration nationale des travailleurs retrait�s (FNTR) � l�occasion de la deuxi�me session, d�note du profond malaise qui secoue la Centrale syndicale. Une malaise qui se confirme de plus en plus, � un mois de la c�l�bration du 50e anniversaire de la centrale syndicale et � la veille de la tenue de son 11e congr�s national. �Je ne suis pas une poule mouill�e� Hier dans la grande salle de r�unions de l�h�tel El Kettani, le secr�taire g�n�ral de l�UGTA, dont c�est la premi�re sortie m�diatique depuis la derni�re r�union du secr�tariat national, lors de laquelle une d�cision de suspension de toute activit� syndicale a �t� prise � l�encontre du secr�taire g�n�ral du Syndicat national des douanes et membre de la CEN, a �voqu�, et surtout longuement comment�, les �v�nements qui secouent la maison UGTA. Il faut reconna�tre que Sidi Sa�d, accompagn� en la circonstance de deux membres du secr�tariat national, MM. Meziani Abdelalli et Abdelkader Malki, a voulu sans aucun doute apporter certains �claircissements, voire se justifier aux yeux de ses �a�n�s� vis-�-vis �de tout ce qu�on peut dire ici et l� � mon �gard�. Pour preuve et en guise d�introduction, il fera remarquer que �peut-�tre que le c�t� humain l�a emport� sur le pragmatique. Mais sachez une chose, de tout ce tableau que je vous dresse, une seule chose a, jusque-l�, guid� mon action syndicale, celle d�avoir la conviction syndicale et d�avoir men� le bateau UGTA en essayant de lui �viter les grandes vagues�. Dans son discours, l�orateur a tent� de justifier �le pourquoi des non-gr�ves de l�UGTA�, en d�clarant aux membres de la CEF de la FNTR �qu�il est facile de critiquer, mais il est tr�s difficile de faire des propositions�. Il fera savoir qu�entre �choisir la folie syndicale et la rationalit�, j�opterai pour la seconde. Pour preuve, nous avons n�goci� et d�croch� le paiement des arri�r�s de salaire pour 47.000 travailleurs�, justifiant ainsi que l�option de gr�ve ou de manifestation publique des travailleurs et syndicalistes ne peut d�boucher sur des r�sultats. �Sachez que l�UGTA n�est pas nourrie par la peur et que moi-m�me je ne suis pas une poule mouill�e.� �On magouille pour rester � la t�te des structures syndicales� C�est dans cette optique que le premier responsable de la Centrale syndicale �voque la question interne, voire organique de son organisation, en portant � la connaissance des personnes pr�sentes que �le militantisme au sein de l�UGTA est en nette diminution�. Poussant plus loin son commentaire, Abdelmadjid Sidi Sa�d reconna�t � c�est la premi�re fois qu�un cadre de la Centrale syndicale le d�clare publiquement � que �ceux qui sont aujourd�hui � la t�te des syndicats autonomes �taient dans un pass� r�cent militants syndicaux de l�UGTA�. �Ils ont quitt� les structures de notre organisation, car on leur a ferm� le d�bat, on les a pouss�s � quitter l�UGTA. Mais j�ai beaucoup de respect pour ces organisations syndicales dites autonomes�, dira-t-il sur un ton de regret, tout en d�clarant haut et fort, en prenant � t�moin les retrait�s de la FNTR, qui dans les ann�es 50, 60, 70 et 80 ont �t� � la t�te des diff�rentes structures de l�UGTA, le secr�tariat national y compris, que des �magouilles sont orchestr�es pour se maintenir � la t�te des structures de l�UGTA � tous les niveaux de responsabilit�. Emport� dans son intervention par l��tat que conna�t aujourd�hui son organisation, Sidi Sa�d, qui f�tera le 4 f�vrier prochain son 57e anniversaire, s�est dit pr�t � rendre le tablier mais tout en poursuivant le combat syndical �avec mes a�n�s retrait�s de la FNTR�. Mais, il ne peut conclure son intervention sans d�clarer : �Il est regrettable aujourd�hui de voir les si�ges de structures syndicales ferm�s depuis des ann�es, que des unions de wilaya, des unions locales et m�me des syndicats d�entreprise n�ont pas convoqu� de r�union de leurs commissions ex�cutives respectives ou leurs assembl�es g�n�rales ou r�uni leurs sections syndicales depuis des ann�es.� Il fera savoir par ailleurs qu�il est peut-�tre �imp�ratif de revoir l�organisation actuelle de notre organisation en donnant aux f�d�rations plus d�implication dans la vie quotidienne de notre structure�. Un discours d�j� �voqu� par la base syndicale, dont le meilleur exemple est illustr� par les revendications de la coordination des syndicats de la wilaya d�Alger. Les retrait�s contre la suspension de Badaoui Cela �tant dit, le secr�taire g�n�ral de l�UGTA termine son intervention en d�clarant que �celui qui doit diriger l�UGTA doit avoir au moins deux convictions. La premi�re est syndicale et la seconde est celle de croire en la d�fense des travailleurs�. Une d�claration qui n�a pas laiss� indiff�rents les retrait�s de la CEF qui ont fortement acclam� Sidi Sa�d. Sur un autre plan, ces m�mes retrait�s, par la voix du secr�tariat de leur organisation, ont exprim� leur d�sapprobation quant � la suspension de leur camarade Ahmed Badaoui, secr�taire g�n�ral du Syndicat national des douanes. En effet, dans le document portant rapport moral et d�activit� pr�sent� � la deuxi�me session de la CEF de la FNTR, il est indiqu� que �les �v�nements qui ont secou� la vie syndicale dans la capitale ne peuvent nous laisser indiff�rents et nous interpellent, � plus d�un titre, s�agissant pr�cis�ment de la coh�sion et de l�unit� d�action de l�UGTA�. �Le secr�tariat f�d�ral estime que ces probl�mes naturels ont �t� mal pris en charge par les instances sup�rieures de l�UGTA. Il consid�re primordial que chaque instance de l�organisation doit exercer et assumer pleinement ses responsabilit�s en prenant en charge ses propres probl�mes dans le strict respect des principes et r�gles r�gissant notre organisation. (�) La mesure de suspension de son poste de travail, prise � l�encontre d�un responsable syndical permanent, est condamnable. La Centrale syndicale est interpell�e pour agir, par devoir, dans le sens du droit, car c�est tous les responsables qui sont aujourd�hui menac�s, s�ils venaient � s�opposer au bon vouloir des employeurs.�