Les autorités égyptiennes ont encore une fois prouvé, hier, qu'elles n'acceptent pas l'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. Dans une sortie musclée, jamais effectuée depuis leur arrivée au pouvoir le 3 juillet, après la destitution du président Mohamed Morsi, elles ont procédé à l'expulsion de l'ambassadeur turc, Huseyin Avni Botsali, et la réduction de la représentation diplomatique à Ankara. La raison : les propos du Premier ministre turc, Recep Tayip Erdogan, affirmant n'avoir « aucun respect pour ceux qui ont amené le président Morsi devant la justice ». Il s'agit « d'ingérence inacceptable dans les affaires internes de l'Egypte » et de « provocation », a rétorqué la diplomatie égyptienne qui a également annoncé réduire son niveau de représentation en Turquie, expliquant que son ambassadeur, Abderahman Salah El Din, rappelé le 15 août d'Ankara, ne retournerait pas à son poste et que, désormais, seul un chargé d'affaires assurerait la représentation diplomatique égyptienne. La diplomatie turque a aussitôt décrété « persona non grata » l'ambassadeur d'Egypte en Turquie, Abderahman Salah El Din, et réduit les relations avec Le Caire au niveau des chargés d'affaires. Le président Abdullah Gül, soucieux des investissements turcs en Egypte, ne veut pas aller au bout du bras de fer turco-égyptien. Il a déclaré, hier, que la situation était « temporaire et conjoncturelle » et que « les relations reprendront leur cours ». Les deux pays ne sont pas à leur première crise diplomatique. Après la répression de manifestants, le 14 août dernier, Ankara et Le Caire avaient rappelé le lendemain leurs ambassadeurs respectifs pour consultations. L'ambassadeur turc était ensuite revenu au Caire, au début de septembre, mais son homologue égyptien n'est jamais retourné à Ankara. Plus rien ne va entre Ankara et Le Caire