Photo : Fouad S. L'ouverture de la pêche à l'intérieur des 3000 miles nautiques est prévue pour le 1er septembre prochain. Ainsi, les chaluts de fond pourront reprendre l'activité en toute régularité. «La reprise de la pêche après un repos biologique de quatre mois du 1er mais jusqu'au 31 août sera suivie par l'installation dans chaque wilaya côtière d'une cellule comprenant le directeur de la pêche, le directeur de la chambre de la pêche et un représentant des gardes-côtes pour le suivi quotidien et hebdomadaire de l'opération», explique la chargée de communication du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, Mme Khazem. Mais ce retour à la pêche après un intermède pour permettre le renouvellement des espèces ne fait pas l'unanimité. En effet, le président du Comité national des marins pêcheurs (CNMP), M. Hocine Bellout, s'élève contre cette décision qu'il estime néfaste pour le poisson. «Cette phase reste encore une étape de fécondation et de ponte. Car la période de renouvellement du poisson va du mois de mai au mois de septembre inclus», explique-t-il. Ceci, a poussé CNPM à demander le report de l'ouverture de la pêche à terre ou son annulation afin de permettre aux espèces halieutiques de se régénérer. Car, pour notre M. Bellout, il y a danger en la demeure. Le poisson se fait davantage rare. «Nous sommes passés d'une production annuelle de 400 000 tonnes de poissons il y a quelques décades à moins de 200 000 tonnes aujourd'hui», affirme-t-il. «Une quantité dérisoire quand on sait que le Maroc produit 1,2 million de tonnes de poisson par an», précise-t-il. Alors, pour lui, la solution réside dans la fermeture de la pêche dans une zone durant une année et de l'ouvrir dans une autre. « Cette alternance permettra au poisson de grandir et de se développer dans le récif corallien que nous devons également protéger en interdisant la pêche à moins de 3000 miles marins et tout au long des côtes», suggère-t-il. L'autre menace sur le poisson est l'utilisation des filets dérivants et des filets invisibles pourtant interdits par une convention internationale. Pour remédier à cela, le président du Comité national des marins-pêcheurs aspire à un contrôle rigoureux. Qu'en pense la tutelle ? La chargée de communication du ministère estime que l'intérêt que portent les professionnels au renouvellement du poisson «est un bon signe et atteste de l'intérêt que porte cette corporation à la richesse marine». Elle assure par la même occasion de l'acquisition avant la fin de l'année d'un bateau de recherche qui «permettra de mieux suivre la reproduction des espèces et de déterminer de la pertinence ou non d'un report de l'ouverture de la pêche dans des zones délimitées. La production halieutique nationale a atteint 130 120 tonnes en 2009 dont 81 % de poisson bleu et le reste, soit 8800 tonnes, de demersaux (poissons blancs, crustacés et mollusques).