Le sommet sur la paix et la sécurité en Afrique a clôturé, hier, ses travaux de deux jours à Paris par l'adoption d'une déclaration finale appelant à une large mobilisation internationale pour financer des opérations africaines de réaction aux crises, et apportant une attention particulière à la sécurité des frontières de la zone sahélo-saharienne. Dans leur déclaration finale, les chefs d'Etat et de gouvernement participants au sommet de l'élysée soulignent « l'importance de développer les capacités africaines de réaction aux crises » et appellent « à une large mobilisation internationale pour accroître le financement des opérations africaines de paix et en assurer la prévisibilité ». « Il nous faut prévoir les financements » des futures opérations en Afrique en attendant qu'une force de réaction rapide africaine soit mise sur pied, a insisté le président français François Hollande lors d'une conférence de presse. Il a mis l'accent devant ses pairs africains sur la nécessité pour l'Afrique d'assurer « par elle-même » sa sécurité, tout en engageant son pays à mettre à disposition de l'Union africaine des « cadres militaires » et à former 20.000 soldats africains par an. Paris devrait parallèlement solliciter l'aide financière de l'Union européenne lors du prochain conseil européen des 19 et 20 décembre qui doit notamment aborder les questions de défense. Selon la déclaration finale, plus d'une quarantaine de participants au sommet ont apporté une « attention prioritaire » à la question des espaces frontaliers et de la sécurité des frontières, en particulier de la zone sahélo-saharienne sous la menace de groupes armés liés au réseau terroriste d'al Qaïda. « La France accompagnera ces efforts dans les pays qui le souhaitent par des projets de renforcement des forces de sécurité et de défense, de coopération transfrontalière et de développement de l'interopérabilité des forces armées africaines », selon la déclaration finale. « Nous sommes solidaires », a dit François Hollande. Le sommet s'est également penché sur les questions économiques. La France, qui a perdu la moitié de ses parts de marché en Afrique en dix ans au bénéfice de la Chine et des pays émergents, ambitionne de doubler en cinq ans ses échanges commerciaux avec le continent, a rappelé le président Hollande. Il a proposé la création d'une « fondation franco-africaine pour la croissance » qui permettrait de « mobiliser des intérêts privés et publics, français, africains et européens, vers l'innovation et les nouvelles technologies ». Autre thème du sommet : le changement climatique dont les effets inquiètent les pays africains. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont « rappelé combien il est vital d'agir rapidement concernant l'objectif de limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle », selon leur déclaration finale. Ils ont souligné leur « détermination commune » à élaborer lors de la conférence de Paris « un nouvel accord contraignant, applicable à tous, qui devra entrer en vigueur au plus tard en 2020 ». Le sommet a été suivi, hier soir, d'une réunion informelle consacrée à la Centrafrique, alors que de nouveaux renforts militaires français sont arrivés dans la journée dans ce pays.