Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a entamé, hier, son neuvième voyage au Proche-Orient depuis mars dernier, le second en espace d'une semaine. Il doit rencontrer, aujourd'hui, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant de se réunir, demain, avec le président palestinien Mahmoud Abbas. « Nous sommes à un moment important des négociations », a indiqué, lundi dernier, sa porte-parole, Jennifer Psaki. La visite du chef de la diplomatie américaine intervient après de vives critiques palestiniennes contre des déclarations du président Barak Obama et du secrétaire d'Etat évoquant un « accord-cadre ». Le président américain avait ajouté, samedi dernier, lors du forum annuel du centre Saban pour la politique au Moyen-Orient, que les Palestiniens devraient accepter une « période de transition » après la signature d'un accord de paix, précisant qu'« ils ne pourraient pas obtenir tout ce qu'ils veulent dès le premier jour ». « Qui a dit que nous voulions un accord-cadre ? », s'est demandé Yasser Abed Rabbo, dirigeant palestinien impliqué dans les négociations de paix. « Nous voulons l'indépendance complète et résoudre toutes les questions de statut final, en vertu des accords et du droit international », a-t-il souligné, affirmant que les dernières propositions américaines « mènent à l'impasse ». Pour atténuer l'impact de ces déclarations, Mme Psaki a affirmé que « le secrétaire d'Etat et le président — et c'est ce qui a pu créer une certaine confusion — ont tous les deux utilisé le terme accord-cadre ce week-end. Je crois que certains l'ont pris dans le sens d'accord provisoire. Mais cela ne signifie pas provisoire', nous continuons de viser un accord sur le statut final », a-t-elle clarifié, sans aborder le sujet d'une information de presse révélant que les services du secrétaire d'Etat auraient informé les négociateurs palestiniens que la libération du troisième groupe de prisonniers serait différée d'un mois. Le négociateur Saëb Erakat a riposté, lundi dernier à Washington, avant de rencontrer M. Kerry. « Nous refusons catégoriquement tout report de libération du troisième groupe de prisonniers, prévue le 29 de ce mois », a-t-il dit. « Le président Mahmoud Abbas refuse le chantage politique sur le report de la libération du troisième groupe de prisonniers », a affirmé le ministre des Prisonniers, Issa Qaraqaë.