L'institut français de Constantine a accueilli, lundi dernier, Dominique Fernandez, illustre homme de littérature, membre de l'Académie française et Prix Goncourt 1982, l'archéologue Sabah Ferdi et le photographe Ferrante Ferranti, tous trois venus parler des splendeurs de l'Algérie romaine, auxquelles les éditions Barzakh viennent de consacrer un ouvrage. L'idée de mettre en avant le passé romain de l'Algérie n'est pas anodine. Elle est motivée, essentiellement, par le fait qu'il y ait peu d'ouvrages qui traitent de la question alors que l'Afrique du Nord a grandement contribué à la gloire de l'ancienne Rome. Dans son intervention, M. Ferrante Ferranti, natif de l'antique Hippone, dira que l'Algérie l'a toujours fait rêver et ce, par ces noms que, petit, il lisait dans les livres d'Histoire. Les Tipasa, Timgad et autre Djemila sonnaient chez le photographe comme une mélodie et une invitation au voyage. C'est cette même idée de voyage qu'évoquera M. Fernandez, qui avouera, au passage, que l'Algérie, dans son imaginaire, renvoyait, non pas aux ruines, mais à Alexandre Dumas et son périple nord-africain. Pas moins de 8 sites ont été visités par le photographe qui proposera à l'assistance quelques beaux clichés porteurs de symbolique et surtout de poétique. À ce sujet, M. Fernandez ne manquera pas de signaler que le site de Tidis, près de Constantine, reste pour lui l'un des plus poétiques car presque dépourvu de monuments. Les images qui défilaient imposaient un constat, l'Algérie est multicivilisationnelle. La stratification qui caractérise les ruines des sites archéologiques algériens ne cesse de le démontrer. L'Algérie apparaît dès lors comme un véritable palimpseste de civilisations. Cependant, il est curieux de voir que les citoyens algériens oublient leur passé romain. Cela ferait penser, selon Mme Sabah Ferdi, a un chaînon qui manquerait alors que nous ne devons en aucun cas, omettre de citer l'apport d'une quelconque civilisation. Pour Mme Ferdi, « Il est primordial de se réapproprier l'énorme patrimoine dont nous disposons car c'est un véritable miroir dans lequel nous pouvons voir notre histoire de plus près. »