« Bientôt, il y aura des cours à la télévision », annonce-t-on au niveau du ministère de l'Education. Et de préciser que ces cours concerneront les élèves des classes d'examen. Cependant, aucune date n'a été fixée pour le lancement. « Nous sommes toujours au stade de la réflexion. La concertation va se poursuivre avec tous les acteurs concernés », nous dit-on. Déjà, des réunions de concertation regroupant des pédagogues, des enseignants et des inspecteurs ont été tenues. Objectif : définir les mécanismes à même d'assurer une large transmission. Les responsables de la Télévision nationale seront saisis pour dégager des créneaux horaires. Pour rappel, dans les années 1980 et 1990, la Télévision algérienne avait assuré la diffusion des cours aux élèves. Autre dossier : la violence. Les premières réunions ont été organisées avec les syndicats mais aussi avec les services de sécurité, les sociologues et les psychologues. Le ministre veut un traitement de « fond » pour juguler définitivement le phénomène dans les établissements scolaires. Une réflexion est aussi engagée pour l'introduction dans le bulletin scolaire d'une nouvelle note sur la recherche pour les matières techniques et la documentation pour les matières littéraires. Si pour les premier et deuxième sujets, il semble que les choses se passent normalement, il n'en est pas de même pour l'introduction du nouveau bulletin. Le sujet a fait réagir les syndicats. Ceux-ci rejettent d'ores et déjà la formule. Le bulletin du désaccord La démarche qui, selon le ministère, vise le changement de la manière de noter est mal accueillie par les syndicats qui estiment que c'est un « pas dans le mauvais sens ». Néanmoins, la tutelle soutient que rien n'a été décidé pour le moment et rassure qu'il s'agit d'une proposition dont l'application n'est pas à l'ordre du jour ». Selon le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), cette mesure aboutira à la dévalorisation de la note de la composition qui est l'examen le plus crédible de chaque trimestre dans le calcul de la moyenne de chaque matière, puisqu'une fois appliquée, elle constituera 40% de la moyenne et le reste correspondra aux notes des devoirs et de l'assiduité. Alors que, actuellement, la note de la composition constitue 60% de la moyenne. Et ce n'est pas le seul argument. Achour Idir dénonce le modus operandi du ministère qui n'a consulté ni les syndicats ni les enseignants. Il a indiqué que l'instruction a été rendue publique tardivement, début décembre. « Nous sommes surpris par cette mesure. La majorité des enseignants n'en sont pas informés », regrette-t-il. Pour Achour Idir, il est « inconcevable » de demander aux lycéens de faire de la recherche alors que les enseignants universitaires « ne le font pas ou presque pas ». Cette note est perçue beaucoup plus comme une « prime » qu'une « évaluation ». C'est pourquoi, le CLA interpelle le premier responsable de l'éducation pour renoncer à cette mesure qui « ne répond à aucune logique pédagogique ». Le chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) abonde dans le même sens. Messaoud Boudiba estime que le ministre voulait d'abord connaître la réaction des enseignants. Il dit que ces derniers refusent catégoriquement cette mesure décidée de façon unilatérale. Pour lui, les élèves auront un programme trop chargé puisqu'ils sont appelés à consacrer du temps à la documentation. En outre, il trouve l'instauration de la note des travaux pratiques inconcevable pour les élèves du technique. Selon lui, celle-ci doit être incluse dans la note de la matière.