Des questions accessoires et peu d'engouement des députés pour un large débat sur la conjoncture économique et financière. C'est l'impression qui se dégage du passage, mercredi et jeudi, du gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci à l'hémicycle lors de la présentation du rapport annuel du premier établissement financier du pays. Le nombre des députés présents à cette séance marquée par un fort taux d'absentéisme et celui des intervenants inscrits, une quarantaine, est révélateur d'une grande apathie pour les sujets pointus. Outre les remarques d'ordre général, tendant à remettre en cause beaucoup plus la pertinence des chiffres, cela renseigne d'abord sur cet exercice difficile des chiffres. Cela n'a pas, toutefois, empêché certains parlementaires de poser des questions pertinentes sur le retard dans l'agrément des bureaux de change privés, la gestion des réserves par les autorités monétaires et les mécanismes de contrôle de change. Ainsi, des députés se sont interrogés sur l'opportunité de présenter des indicateurs chiffrés sur la situation financière et économique de l'Algérie de 2012 alors qu'ils auraient été « plus utiles » pour la préparation de la loi de finances. Selon M. Benkhelaf, du groupe parlementaire du Front de la justice et du développement, la loi 84-17 définit les documents qui doivent impérativement accompagner la remise aux députés du projet de loi de finances, il s'agit du rapport de la Cour des comptes, de la loi portant règlement budgétaire et du rapport de la Banque d'Algérie. « Quelle portée a aujourd'hui ce rapport une fois adoptée la loi de finances pour 2014 ? », s'est demandé l'élu. Un autre député a, de son côté, attiré l'attention du gouverneur sur les affaires de corruption et les pratiques des sociétés fictives, d'infractions liées aux affaires de transfert, dont « certaines ont été classées sans suite », après leur prescription.