“Le montant généré par les réserves de change du pays est de 4,4 milliards de dollars, soit un taux de revenu estimé à 3,5%.” C'est ce qu'a indiqué mercredi le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, lors de la présentation à l'APN du rapport annuel sur l'évolution de la situation financière et monétaire. Ces résultats, a-t-il souligné, ont été enregistrés suite à la gestion “efficace” des réserves de change. Celle-ci consiste à réduire le taux des dépôts au sein des banques commerciales en les retirant progressivement afin de les réorienter vers des banques centrales. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, le taux des dépôts de l'Algérie dans les banques commerciales a été réduit et ne représente actuellement que 2% du total des réserves de change. Cette politique a été adoptée par les banques centrales à travers le monde. Elles ont, en effet, réduit leurs dépôts au niveau des banques commerciales de 20 à 10% afin d'éviter tout risque. En réponse aux questions des députés, le gouverneur de la Banque d'Algérie a promis, par ailleurs, de poursuivre le retrait progressif des billets de banque usés, notamment ceux de 200 DA, qualifié par les députés d'“atteinte à la souveraineté nationale”. Il a, à ce propos, reconnu l'insuffisance des billets disponibles par rapport à la demande. “L'offre est insuffisante par rapport à la demande concernant ce type de billets de banque”, a-t-il avoué. Concernant la préoccupation des députés ayant trait à la politique de la valeur de change du dinar, prônée par la banque centrale, M. Laksaci a précisé qu'elle visait à maintenir la stabilité de notre monnaie à moyen terme. Ce niveau est défini à travers les indicateurs prospectifs du prix du pétrole et l'écart de productivité entre l'Algérie et les autres pays du monde et la part des dépenses publiques dans le produit intérieur brut (PIB). Selon les chiffres avancés par le gouverneur de la banque d'Algérie, l'année 2009 a été marquée par un recul de 2% de la valeur réelle de change du dinar en raison de la crise mondiale contre une hausse de 1,6% en 2008. La valeur réelle de change du dinar est stable sur le plan international, a-t-il affirmé, précisant que l'écart d'inflation entre l'Algérie et ses partenaires dans le monde a été estimé à 4,5% lors du premier semestre, dans un contexte marqué par une forte dépréciation de l'euro devant le dollar. Quant à l'ouverture de bureaux de change pour mettre fin au marché parallèle, Mohamed Laksaci a précisé que la loi régissant cette activité est entrée en vigueur en 1996. Ce texte, rappelle-t-il, permet également aux banques d'ouvrir des bureaux de change en dehors de leurs sièges.