L'interprète de la chanson kabyle, Abbès Aït Rezine, compte rendre un hommage posthume à ce grand maître, dans sa nouvelle production qu'il compte sortir le début de l'année prochaine. Le regretté Chérif Kheddam a chanté l'amour, la patrie, l'exil, l'espoir, la douleur pour exprimer son vécu mais aussi celui de ses semblables. Ses tubes Alamri (miroir), Sligh Yemma tnad (ma mère disait), et autres mélodies pathétiques retracent les conditions de vie pénibles des montagnards et les épreuves de la société algérienne Celles-ci l'avaient d'ailleurs poussé à l'exil, dont l'amertume lui permit, paradoxalement, de rencontrer sa destinée d'artiste qui le propulsa au firmament de la création artistique. La grandeur de l'artiste n'avait d'égales que son humilité et sa discrétion. Abbès Ait Rezine soulignera : « Certes, l'homme n'est plus de ce monde mais son nom restera gravé à jamais dans la mémoire collective nationale, grâce à son riche patrimoine lyrique légué à la postérité ». « Il a egalement formé et aidé une génération d'artistes émérites, qui se chargeront de prolonger l'œuvre du maître disparu » ajoutera t-il. « Chérif kheddam restera, pour l'éternité, un symbole de l'authenticité qu'il a su mettre en parfaite symbiose avec la modernité, en s'ouvrant sur l'universalité » nous confiera l'artiste rencontré à Tamanrasset en marge du festival de la chanson amazighe.