Dans cet entretien, l'ancien baroudeur du MP Oran parle de l'âge d'or de la petite balle algérienne. Il considère la coupe d'Afrique comme le plus beau trophée gagné. Il est optimiste quant aux chances de notre équipe nationale de reconquérir le titre continental, après 18 ans de disette. Alger abritera la 21e édition des championnats d'Afrique de handball. En tant qu'ancien joueur de l'équipe nationale et quintuple champion d'Afrique, qu'est-ce que vous gardez en mémoire de cette compétition ? Je garde que de bons souvenirs des cinq consécrations que j'ai eu l'honneur de remporter avec le sept national. Les coupes gagnées en 1983 et 1989 ont une saveur spéciale. Ce n'était pas évident de s'illustrer en 1983 en Egypte, surtout que nous avions éliminé le pays hôte en demi-finales. Ce qui a rendu le public égyptien en effervescence. D'ailleurs, je me souviens que nous avons quitté la salle après plus de deux heures passées dans les vestiaires. En finale, l'hostilité de l'assistance égyptienne ne nous a pas empêchés de conserver notre titre face au Congo. Que représente pour vous la coupe d'Afrique de 1989 que vous avez gagnée en Algérie ? Ce fut l'apothéose. Nous voulions à tout prix maintenir notre suprématie avec une 5e coupe devant nos fidèles supporters. Ce n'était pas une sinécure. La préparation que nous avons effectuée a été chamboulée par plusieurs problèmes. Personnellement, je n'ai pas pris part à tous les regroupements, alors que j'avais signé la même année à Montpellier Handball. L'effectif a connu un renouvellement avec la convocation d'étoiles montantes de la discipline. Le facteur temps n'était pas en notre faveur. Cependant, cela ne nous a pas empêchés de nous illustrer une nouvelle fois devant des gradins archicombles. Mais, vous avez eu des sueurs froides avant de battre l'Egypte en finale.... C'était un match très difficile. Il ne faut pas oublier que notre génération jouait pour la première fois une coupe d'Afrique en Algérie. Donc, nous avions une pression terrible sur les épaules. L'Egypte avait prôné le rajeunissement. Leurs jeunes joueurs étaient matures et vivaces. De notre part, il fallait sortir le grand jeu pour prendre le meilleur. Nous avons réussi à renverser la vapeur après une entame de match difficile. Quel a été le tournant décisif de cette finale ? C'était durant les 5 dernières minutes du match. Nous avons réussi à prendre un avantage de deux buts. Nous avons réussi à faire un très bon match aussi sur le plan défensif. A la fin, le public a laissé libre cours à sa joie. Je me remémore toujours avec un énorme plaisir ces moments magnifiques. Nous avons fêté comme il se doit cette coupe arrachée sur le fil. Le fait de dominer une discipline au niveau africain n'est pas dû au hasard. Qu'est-ce qui faisait votre force ? Il y avait un travail planifié sous la houlette de Derouaz. D'ailleurs, il a réussi à mettre en place une équipe nationale performante avec une très bonne réserve. Le championnat était composé de huit équipes, dont au moins quatre de même niveau comme le MCA, le NAHD, le MCO et le Nadit Alger. Les matches étaient toujours serrés. Durant la CAN 2014, pensez-vous que l'équipe nationale messieurs a les moyens de détrôner la Tunisie, le tenant du titre ? C'est jouable. Lors de la CAN 2012 au Maroc, l'équipe nationale s'est qualifiée en finale, et ce, en dépit de l'arrêt du championnat et du manque de compétition. Je ne m'attendais pas à ce très bon résultat. Cette année, les Verts auront le soutien de leurs fans. Pour avoir un ascendant psychologique, il faudra gagner tous les matches avant la finale. Si nous arriverons à bien gérer la compétition, nous aurons des chances de garder la coupe en Algérie. Que faudra-t-il éviter ? La précipitation. Nous devons nous appliquer en attaque et avoir une défense agressive. A notre époque, plus de 60% de nos titres ont été remportés grâce à notre excellente défense. Un dernier mot ? Cela fait très longtemps que nous n'avons pas assisté à un championnat d'Afrique en Algérie. Je serai de tout cœur avec notre équipe nationale. Comme tout Algérien, j'espère voir le sept national sacré champion d'Afrique. Je suis optimiste quant à une performance des poulains de Zeguili.