Le dernier ouvrage de Razika Adnani vient d'être édité. Il met en scène les vécus individuels, les perceptions en cours dans une société en mutation. Elle s'appuie sur des textes qui offrent une lecture originale sur la complexité de l'âme humaine. L'auteur explique le pouvoir des mots dans notre vie de tous les jours et l'importance de nos pensées à chaque instant. Elle veut faire partager l'émotion de son roman avec plus de monde. La trame de cet ouvrage retrace divers volets tels la moralisation de la violence, le devoir de l'Etat d'éduquer le peuple, l'histoire de l'Algérie et la nécessaire réconciliation d'où le titre. Razika Adnani évoque aussi notre histoire et nos racines les plus lointaines. Elle nous fait découvrir avec ravissement le développement des événements historiques. La jeunesse d'aujourd'hui doit savoir que notre peuple est pétri par de hautes valeurs et de vertus élevées. Elle doit être fière de ses origines. Quant à une vie meilleure ailleurs, il faut se pénétrer de l'idée que notre pays recèle d'immenses potentialités à exploiter. Dans l'incipit de son ouvrage, le lecteur s'aperçoit que son travail pourrait paraître un projet superfétatoire. L'objectivité et l'impartialité de ce livre constituent un aspect non négligeable de l'écriture de l'histoire, mais aussi la nécessaire réconciliation avec nous-mêmes. Razika Adnani chute en écrivant : « Cela ne sera pas possible que par une réconciliation avec la morale, la vraie ; qui mettra fin à celle de la violence qui déshumanise les hommes et les femmes. Cela ne sera pas possible que par une réconciliation avec notre humanité que nous cesserons de donner en gage. Cela ne sera pas possible que par une réconciliation avec l'esprit pur de la religion. » Cet ouvrage est une sorte de galerie de portraits et une synthèse qui résume les phases de la société algérienne. L'auteur nous projette dans une réflexion sur la violence, la modernité, la relation que nous entretenons avec l'autre, avec nous-mêmes et notre histoire... Si elle prend l'Algérie comme support de réflexion, ses idées ont une portée plus large et incitent à un salvateur retour sur nous-mêmes. La très grande qualité de ce livre, à la fois document et biographie, est la leçon d'histoire qu'il nous donne. Ça se lit avec beaucoup de plaisir parce que c'est très clair, très communicatif. On y décèle un besoin sincère, un appel à l'identité. Diplômée en philosophie, Razika Adnani a commencé sa carrière en tant que professeur de philosophie. En 2001 et 2003, elle avait publié deux ouvrages de dissertation philosophique « El kafi fi el falsafa » destinés aux élèves des lycées. En 2011, « Le blocage de la raison dans la pensée musulmane est-il bénéfique ou maléfique à l'islam ? » est paru en langue arabe chez Afrique Orient, Casablanca, (Maroc). Elle contribue au quotidien Liberté.