Après sa retraite internationale, il intègre le staff technique national en 2003 lors des championnats du monde seniors. La même année, il drive la sélection nationale espoirs. Dans cet entretien, il revient sur les championnats d'Afrique gagnés avec l'équipe nationale en 1981, 1983, 1985, 1987,1989. Il se souvient du match référence qu'il a joué durant la décennie d'or de l'EN. Il nous donne le secret de la réussite du sept national. Il nous révèle ce qu'il pense de l'EN actuelle et s'il y a lieu d'espérer sa consécration. Vous êtes quintuple champions d'Afrique avec l'équipe nationale. Comment avez-vous vécu ces années d'apogée de la petite balle algérienne ? J'ai vécu les plus beaux jours de ma vie au sein de la famille de la discipline. A notre époque, nous avions un programme qui s'étalait sur un cycle olympique. Les sélections nationales étaient bien encadrées par des spécialistes qui aimaient leur travail. Pour remporter une coupe d'Afrique, il fallait suer et se consacrer pleinement à l'équipe nationale. Pour nous qualifier aux championnats du monde, nous n'avions pas d'autre alternative que de décrocher le sacre. Et c'était toujours compliqué avec la présence de la Tunisie qui a imposé sa domination durant des années. Mais, nous avons pu la détrôner, après avoir mis en place une stratégie depuis la réforme de 1977. Quel est le plus beau succès ? Devenir champion d'Afrique est déjà un très beau souvenir. Nous avons battu des sommités en handball. La Tunisie avait une équipe performante. Les Tunisiens ont d'ailleurs été surpris par notre force physique, technique et mentale depuis 1981. Organisée chez notre voisin, cette édition a marqué l'éclosion d'une nouvelle génération douée de la petite balle algérienne. Cette année-là, nous avions réussi à barrer le chemin de la finale aux Tunisiens. En 1983, vous avez été champions d'Afrique au Caire dans une ambiance tendue ... Ie public égyptien nous était hostile. Nous avions pris le meilleur sur le pays hôte en demi-finale. De ce fait, les supporters égyptiens ont envahi les gradins en finale face au Congo. Cependant, rien ne pouvait nous stopper. Deux ans après, nous avions enchaîné avec un autre sacre en 1985 en Angola face à l'Egypte en finale. Cela nous a permis de garder définitivement la coupe Marien Ngouabi. En quelques années, le handball algérien s'est illustré comme dominateur du continent. Y avait-il un secret ? La réussite ne vient pas sans efforts et abnégation. Notre championnat était d'un niveau relevé. Composé de six clubs, le champion n'était connu qu'après des matches serrés entre les dream teams. Je me souviens que c'était très difficile de faire des pronostics. Tous les pensionnaires de l'élite se valaient. L'équipe nationale version Reda Zeguili jouera les championnats d'Afrique avec l'espoir de remporter la coupe d'Afrique. Pensez-vous que cela est réalisable ? Je souhaite qu'on étoffe notre palmarès par une 7e coupe. Mais, je pense que les chances sont minces. Il y a des données qui font que le sept national n'est pas favori pour le titre. L'arrêt du championnat durant deux saisons risque de se répercuter sur le niveau de nos joueurs. La préparation, quant à elle, a été loin de ce qu'on souhaitait. Au moment où nos adversaires directs pour le trophée se préparaient avec les meilleures sélections du monde, nous nous sommes contentés d'affronter des équipes de second plan. Question effectif, il fallait faire confiance aux jeunes au lieu de convoquer des vétérans à l'image de Boudrali et Labane. Au vu de ces aspects, il faudra se fixer comme objectif la qualification au mondial 2015 prévu au Qatar. Pensez-vous que la volonté des joueurs pourrait suffire ? Je sais que nos joueurs jouent avec combativité. Cependant, la Tunisie et l'Egypte ont atteint un haut niveau. La formation et le suivi se font comme c'est le cas dans les grandes écoles de handball, où la technologie est utilisée pour détecter l'évolution physique de l'athlète. Je citerai l'exemple de la France que nous avons battue (21-12) lors des jeux méditerranéens de 1983. Assommés, les Français se sont mis au travail, investissant des moyens colossaux. Depuis deux décennies, ils sont en train de cueillir les fruits de leur labeur. Vous semblez pessimiste ... Je suis réaliste. Je vais vivre cette compétition comme supporter à l'instar de tous les Algériens. Si l'Algérie remporte la coupe, je serai le premier à faire la fête.