Les députés conservateurs s'interrogent sur la compétence des 3 femmes candidates. Le Parlement iranien, largement dominé par les conservateurs, termine ce soir ou au plus tard demain les débats sur les 21 candidats proposés le 19 août par le président Mahmoud Ahmadinejad pour entrer au gouvernement. Ces discussions ont commencé dimanche dernier avec un discours du président dans lequel il a défendu ses candidats et donné un aperçu sur son agenda des 4 années à venir. Principal objet des critiques : les députés conservateurs s'interrogent sur la compétence des 3 femmes candidates, une première dans l'histoire de la république islamique. Hier ce fut le tour de Soussan Keshavarz, pressentie pour le ministère de l'Education, avec Vahid Dastjerdi et Fatemeh Ajorlou, pour la Santé et la Sécurité sociale. « Nous avons besoin de ministres forts. Ce n'est pas une question de sexe. Si le président propose des ministres forts, quand bien même il s'agisse de femmes, les hommes rentreront à la maison. Il n'y a pas de problème », s'est indigné Ali Abbaspour, le président de la Commission de l'éducation au Parlement. « L'islam respecte la femme. Mais cela ne veut pas dire qu'on doit leur laisser des positions sociales importantes », estime l'ayatollah Ahmad Khatami, un religieux conservateur, un des imams de prière du vendredi de Téhéran. Cette intervention sonne comme un refus de la confiance aux femmes. Soussan Keshavarz a plaidé hier sa cause en attendant les deux autres femmes. Elle a été élevée dans une famille religieuse et a participé aux manifestations lors de la révolution islamique de 1979. Ahmadinejad, dont l'élection est toujours contestée, doit faire face désormais aux conservateurs qui critiquent ses choix parfois avec des « propos brûlants ». Les plus soft lui en veulent de ne pas avoir consulté les députés.