Les forces gouvernementales sud-soudanaises et les partisans de Machar s'affrontent depuis mardi pour le contrôle de Malakal, la capitale de l'Etat « pétrolier » du Haut Nil et la ville de Bor, la capitale de l'Etat du Jonglei. A Addis-Abeba, les pourparlers de paix entre les représentants de Salva Kiir, le président du Soudan du Sud, et Riek Machar, son ex-vice-président, sous la médiation de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), traînent en longueur. Les deux parties n'arrivent pas à s'accorder sur l'instauration d'un cessez-le-feu. Elles butent sur la question de la libération de onze personnes proches de Riek Machar, arrêtées au début des combats. Juba martèle que ces détenus doivent être jugés. Selon Michael Makuei, le ministre sud-soudanais de l'Information, un accord « sur la fin des hostilités » est possible. Les Nations unies qui ont exprimé mardi par la voix de Ban Ki-moon, leur profonde inquiétude de la situation alarmante qui ne cesse de s'aggraver au Soudan du Sud et réaffirmé leurs appels pour cesser immédiatement les hostilités, font état de batailles de chars. Ce conflit, qui pourrait prendre une tournure ethnique, inquiète l'Union africaine. Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission africaine, demande aux deux parties de cesser au plus vite les hostilités. « Les violences, dit-elle, mettent en danger non seulement les négociations mais aussi toute forme d'aide humanitaire aux populations affectées ». Ce conflit, qui a déjà fait 10.000 morts dont au moins 200 civils noyés dans le naufrage du bateau sur lequel ils avaient embarqué pour fuir les combats à Malakal, et 400.000 déplacés, a été au cœur du 5e sommet de la région des Grands Lacs qui s'est tenu hier en Angola. Un rapport sur l'évolution de la situation au Soudan du Sud et les mesures prises pour contenir l'instabilité dans ce pays a été présenté par l'Igad. L'Ouganda, qui a déployé des troupes au Soudan du Sud, a décidé mardi de renforcer sa présence militaire dans le pays. Cette présence ne plaît pas à tout le monde. Machar accuse Kampala de prendre partie pour Kiir. L'Ethiopie et le Kenya, pourraient également envoyer aussi des troupes.