Lundi dernier, une rencontre a regroupé plusieurs intervenants, dont l'historien Benjamin Stora et l'écrivaine Wassila Tamzali. Le thème de ce rendez-vous organisé par l'Institut français d'Alger fut davantage une causerie sur les rapports franco-algériens. « Mémoire, et après ? » a évoqué un thème qui n'a pas cessé de soulever de vives polémiques de part et d'autre de la Méditerranée. Tout au long des interventions puis des débats qui ont suivi, il était question de la nécessité de préserver et protéger la mémoire du passé, mais aussi d'en faire le socle d'un meilleur avenir. Algériens et Français doivent tourner la page sans occulter le passé, aussi douloureux soit-il. Il faut tenter, selon les uns et les autres, d'impulser une nouvelle dynamique pour repartir sur de bonnes bases. En Algérie, la jeunesse est prête pour ce saut qualitatif où l'ouverture et la tolérance sont les maîtres-mots. Cependant, les générations antérieures, du côté français comme du côté algérien, restent ancrées dans le souvenir parfois douloureux du passé. C'est cette génération qu'il faut convaincre à tisser d'autres liens pour un avenir mutuellement profitable. En France, on retient davantage de la guerre de libération nationale sa fin tumultueuse alors que du côté algérien, cette libération du pays est un motif de fierté de légitimation nationale. Un intervenant a comparé les rapports franco-algériens à ceux existants entre l'Allemagne et la France. Les deux pays ont pu surmonter un lourd contentieux mémoriel. La relation algéro-française devrait s'en inspirer. Pour sceller cette réconciliation entre l'Allemagne et la France, une revue a été éditée avec pour titre « Paris-Berlin ». Cette publication en est déjà à son 100e numéro. Elle a particulièrement aidé à mieux se connaître. Pour suivre cet exemple, une revue vient d'être lancée en France intitulé « Alger-Paris », qui se propose d'éclairer les sociétés algériennes et françaises dans divers domaines (histoire, économie, environnement) ainsi que les questions relatives à la vie en société. Cette publication, bimestrielle, dont le premier numéro vient de paraître, aidera les deux peuples à mieux se connaitre. Pour rapprocher Français et Algériens, cette réflexion-débat sera renouvelée au mois de mars prochain à l'Institut du monde arabe à Paris.