La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) et candidate à l'élection présidentielle, Louisa Hanoune, a appellé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, « à mettre fin aux rumeurs et aux convoitises de certaines parties qui parlent en son nom ». « C'est de notre droit en tant qu'Algériens d'interpeller le Président pour préserver la souveraineté nationale et la cohésion de la nation », a-t-elle précisé, hier, lors d'une conférence de presse animée à l'issue des travaux du comité central du parti. Pour la SG du PT, un discours du président de la République est très important dans ces circonstances. « Connaissant le président de la République, il ne restera pas les bras croisés. Il est de son devoir, en sa qualité de chef de l'Etat, de mettre fin à ces dangereux dérapages et de restaurer l'autorité de l'Etat en assurant au peuple toutes les garanties de la tenue d'une élection présidentielle régulière et d'un apaisement du front intérieur », a-t-elle soutenu, tout en précisant que son parti respecte la liberté de candidature du chef de l'Etat. « M. Bouteflika a le temps de trancher cette question mais l'urgence est qu'il parle au peuple sur des questions d'actualité, en dehors de la prochaine élection présidentielle. Il peut le faire. Le Président jouit de toutes ses capacités mentales et intellectuelles », a-t-elle précisé. Evoquant les violences intercommunautaires dans la wilaya de Ghardaïa, la secrétaire générale du PT a réfuté les propos du ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, qui a affirmé, lundi dernier, qu'il n'y a pas de preuves d'une implication étrangère dans les évènements de Ghardaïa. Mme Hanoune est formelle : une main étrangère est derrière ces événements. « Certes, des parties internes sont à la solde des narcotrafiquants et des réseaux criminels mafieux mais il y a aussi des ONG étrangères dans le Sud », a-t-elle affirmé en citant les organisations américaines Freedom House et National Democratic Institute (NDI). Elle a insisté sur la nécessité de lancer une enquête approfondie afin d'identifier les personnes « encagoulées » qui sèment la terreur dans cette wilaya. La SG du PT a plaidé pour une approche républicaine et non communautaire qui consacre l'égalité entre tous les citoyens et la prise en charge des préoccupations des habitants de Ghardaïa. Concernant la révision partielle de la Constitution afin de consacrer le poste de vice-président revendiqué par des partis politiques, Mme Hanoune a affirmé que le président Bouteflika n'est pas partisan de ce projet qui « méprise le peuple ». Sur la composante de la commission de supervision des élections (magistrats) et de la CNISEL (partis politiques), elle estime que la première « n'est pas en mesure de garantir le libre arbitre de chaque candidat » alors que la seconde ne doit être composée que des représentants des candidats et non de partis politiques.