« Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a besoin d'enquêtes et d'études réalisées sur le terrain sur l'emploi des femmes pour prendre les dispositions qui s'imposent », a annoncé Souad Bendjaballah en marge de la journée d'étude sur l'emploi féminin. Cette rencontre, à laquelle ont participé des cadres de plusieurs ministères et des associations patronales et syndicales, a pour objectif de faire un état des lieux du « travail de la femme » en Algérie. L'autre but est d'explorer les thématiques devant promouvoir l'emploi féminin sous toutes ses facettes (économie solidaire, secteur informel, travail indépendant et femmes diplômées au chômage). Pour la ministre, qui a assisté à la signature d'une convention entre le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) et le Centre national d'études, d'information et de documentation sur la femme, la famille et l'enfance (Cneidffe), cette collaboration permettra, avec les informations récoltées sur le terrain, d'améliorer la situation des femmes actives. Reconnaissant que sur le plan juridique, toute une batterie de lois protège la femme, mais sur le terrain la réalité est tout autre, la ministre a insisté sur le travail fourni par les chercheurs et les enquêteurs qui doivent indiquer les moyens d'améliorer davantage la participation des femmes dans l'économie publique et privée. La ministre a rappelé que deux initiatives ont été prises par le président Abdelaziz Bouteflika en 2007 que le ministère de la Solidarité a accompagnées. Il s'agit du renforcement du rôle de la femme dans le monde économique et de la politique sociale qui consacre l'égalité dans le travail entre les hommes et les femmes. Pour Abdou Abderahman, directeur général adjoint du Cread et président du conseil scientifique, les voyants sont au vert concernant la population féminine active. « Chez nous, la femme a dépassé le complexe d'être reléguée aux tâches domestiques », a-t-il souligné. « Elles sont médecins, enseignantes, avocates, elles sont donc des acteurs importants de la société. En plus, leur niveau d'instruction est élevé. Le taux des femmes qui participent à la création de PME et PMI est toujours en hausse, ce fait que la femme est omniprésente », a-t-il indiqué. Pour Lakehal Amel, directrice des statistiques et de l'emploi à l'Office national des statistiques, selon les chiffres de 2013, sur un échantillon de 21.000 ménages à l'échelle nationale, presque deux millions de femmes occupent un poste de travail avec un taux de 18% alors que le chômage ne touche que 360.000, soit un taux de 9,8% dans les deux secteurs (privé et public). Pour Farida Djabali, présidente de la commission sociale de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, « le vrai combat commence à la maison pour la femme ». « Hier, aujourd'hui et demain, la femme a été et sera de tous les combats, mais la réalité est tout autre, car dans certaines administrations, elles subissent encore la marginalisation et le harcèlement », a-t-elle soutenu.