La grève des syndicats de l'éducation a-t-elle été déclarée illégale par la justice ? Le département de Baba-Ahmed annonce que la justice a bel est bien jugé « illégale » la grève des syndicats alors que ces derniers affirment n'avoir rien reçu de la part de la justice. « Rien n'a été notifié aux syndicats », a déclaré, hier, Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Idem pour les mises en demeure. M. Meriane soutient ne pas être au courant de cette procédure et que les établissements scolaires et les enseignants n'ont été destinataires d'aucune décision dans ce sens. Reste que le Snapest regrette l'attitude du ministère de l'Education qui « n'a toujours pas pris attache avec les syndicats pour tenter de mettre fin à ce bras de fer ». M. Meriane annonce la tenue, ce week-end, du conseil national du syndicat pour débattre de la situation et décider de la suite à donner à son mouvement de protestation. Le Snapest a décidé d'une grève de trois jours reconductible. Toutefois, il semble que la base « penche vers une nouvelle grève étant donné que rien de concret n'a été fait quant à la prise en charge de nos doléances », prévient M. Meriane. Même topo de côté du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) en grève illimitée depuis mardi dernier. Son chargé de communication, Messaoud Boudiba, a affirmé, lui, ne pas être informé de cette décision de la justice. « Si c'était le cas, nous aurions été convoqués par la justice », observe-t-il. Et d'ajouter au sujet de l'envoi par le ministère de tutelle de mises en demeure aux enseignants grévistes, qu'il a eu vent de cette démarche et que « pour le moment, il n'y a rien d'officiel ». « Si cela est avéré, ce serait regrettable de la part du ministère », souligne-t-il. A son avis, la tutelle aurait mieux fait de procéder à l'ouverture d'un dialogue avec les syndicats pour trouver une issue favorable à cette situation. Pour lui, cette manière de faire démontre clairement que le ministre privilège le pourrissement « au lieu de prendre en charge nos revendications ». De ce fait, il se dit « étonné » d'entendre le premier responsable de secteur affirmer que les portes du dialogue sont ouvertes alors que la réalité est tout autre. « Les portes du dialogue sont verrouillées », insiste-t-il, « sinon, comment peut-on expliquer que le ministère ne nous a pas contactés depuis le dépôt de notre préavis de grève le 25 janvier dernier ? », s'interroge-t-il. Conséquence : Messaoud Boudiba écarte toute éventualité de voir le syndicat renoncer à son mouvement « tant que le ministère continue de pratiquer la politique de l'autruche ». Selon lui, le deuxième jour de la grève a tenu ses promesses en termes d'adhésion : 87% dans le secondaire, 47% dans le moyen et 40% dans le primaire. A l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), on tient le même langage. « Nous n'avons rien reçu de la part de la justice », affirme son président Sadek Dziri, pour qui le recours à la justice par le ministère de tutelle est « injustifié ». Il aurait préféré que le département de Baba-Ahmed invite les syndicats à une réunion de réconciliation ou de convoquer une réunion de la commission nationale d'arbitrage. Le président de l'UNPEF a annoncé que la grève se poursuivra et que les résultats sur le terrain sont satisfaisants. Il convient de souligner que nos tentatives de joindre le ministère de l'Education, pour de plus amples informations, sont restées vaines.