Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, s'est rendu, jeudi dernier, dans la wilaya de Bejaïa où il s'est enquis de l'état d'avancement de certains projets relevant de son secteur, pour en accélérer la cadence de réalisation, ainsi que des difficultés qui grèvent son fonctionnement. Comme devait le relever le wali de Bejaïa, Hamou Ahmed Touhami, c'est la première fois, depuis huit ans, que la wilaya accueille un ministre de la Santé, qu'il décrit réceptif aux demandes exprimées en matière d'infrastructures nouvelles et d'équipements. L'implantation du nouveau centre hospitalo-universitaire, dont a bénéficié Bejaïa, s'est d'ailleurs révélé le point nodal autour duquel se sont cristallisées les rivalités entre élus de différentes communes, chacune se plaignant du grand besoin de sa population en matière de santé d'importance, et donc désireuse de voir s'implanter dans sa circonscription cette infrastructure hospitalière dont, selon le président de l'APW, Mohamed Bettache, qui la qualifiera de vitale, les travaux devraient connaître un début d'exécution en mai prochain. Le ministre de la Santé n'a pas voulu se laisser embarquer dans cette polémique autour du lieu d'implantation et, pour couper court à toutes les supputations, il a déclaré que, ne pouvant ériger partout des CHU, le choix de la commission chargée de l'identifier sera celui qui sera retenu, tout en souhaitant que ce projet ne connaisse pas de perturbations pour cette raison. Cette commission nationale, composée d'experts hors wilaya, sera dépêchée dès la semaine prochaine à Bejaïa pour trancher la question. Abdelmalek Boudiaf, qui a souligné le grand retard qu'accuse Bejaïa en matière d'infrastructures de santé, a également annoncé la construction de deux hôpitaux de 60 lits chacun dans les localités de Béni Maouche et Adekar, le règlement du problème de la convention entre la Cnas et les cliniques d'hémodialyse privées, la dotation de 5 nouvelles ambulances qui viendront s'ajouter aux 8 véhicules qui composent le parc de la wilaya, l'élargissement de la structure d'oncologie à 36 lits, contre 12 lits initialement, afin de permettre la prise en charge à Bejaïa même des patients, et donné instruction pour régulariser la situation de tout le personnel de la santé. Le ministre de la Santé n'a également pas manqué de revenir sur la démarche de son département pour remettre sur les rails un secteur qui connaît moult problèmes, indiquant que l'objectif est d'arriver à une politique claire pour faire du système algérien de santé un système moderne. Cette démarche, selon le ministre, commence à porter ses fruits avec l'application d'une feuille de route de 24 points, citant l'exemple du problème de la disponibilité des médicaments et des vaccins qui a fini par être réglé, ou celui de l'hygiène et de l'embellissement de l'environnement immédiat des structures de santé qui devraient également s'améliorer. Abdelmalek Boudiaf mettra surtout l'accent sur la nécessité d'articuler les secteurs privé et public, qui sont complémentaires, dans une formule qui serve en premier les intérêts du citoyen et assurera que la réglementation sera changée pour atteindre ce but. Concernant la visite proprement dite, le ministre a consacré ses haltes à différentes unités du CHU de Bejaïa, à savoir l'hôpital Khelil-Amrane et l'hôpital mère-enfant, relookés pour l'occasion mais sans vraiment donner le change, où il s'est enquis de l'état d'avancement du centre d'imagerie médicale, actuellement de 60%, qui doit être livré en mars prochain et de l'extension de l'EHS mère-enfant. Outre la visite de la polyclinique de Sidi-Ahmed et du Samu, le ministre s'est, par ailleurs, rendu au niveau de l'établissement Sabiha Kara, réalisé sur investissement privé, à la polyclinique de Tichy, récemment réhabilitée, et enfin au projet en réalisation d'un hôpital de 60 lits à Souk El Tenine qui traîne depuis 2009.