La politique nationale de prévention et de sécurité routière sera revue « de fond en comble » dans le cadre d'un nouveau plan d'action qui sera adopté prochainement par le gouvernement. C'est ce qu'a annoncé, hier, à Alger, le ministre des Transports, Amar Ghoul, à l'occasion d'un séminaire sur la politique nationale de sécurité routière. Partant d'un constat « alarmant » et d'une situation « très dangereuse et dramatique », M. Ghoul a affirmé qu'il est grand temps d'agir en vue d'atténuer les drames routiers. « La réalité ne doit pas s'imposer en fatalité », a-t-il estimé. Et de rappeler que la problématique implique l'adhésion de plusieurs parties concernées et l'engagement de tout un chacun pour mettre en application des solutions « profondes et radicales », susceptibles d'endiguer « ce dangereux phénomène et de mettre fin au cauchemar ». Chiffres à l'appui, le ministre a fait savoir qu'en 2013, les 42.846 accidents de la route enregistrés à l'échelle nationale ont fait plus de 4.540 morts et 69.582 blessés alors que les dégâts sont estimés à 100 milliards de dinars. Il a précisé que l'augmentation du parc national en est l'une des principales causes. Chaque année, 800.000 nouveaux véhicules s'ajoutent au parc qui compte actuellement plus de 8 millions de voitures. Devant cet état de fait, M. Ghoul a proposé d'abord des opérations de sensibilisation permanentes et à tous les niveaux. Autre défi, trouver des solutions aux véhicules poids lourds représentant 45% du parc qui encombrent la circulation et causent souvent des accidents mortels. Aussi, le ministre des Transports a affirmé qu'à l'avenir ils devront changer d'itinéraire après la mise mis en place d'un réseau ferroviaire en phase de réalisation d'une longueur de 12.500 km. « Le gouvernement est déterminé à engager le choix du chargement par voie ferroviaire », a-t-il assuré. L'autre décision prise concerne le centre national de prévention et de sécurité routière. Il sera question de le décentraliser en mettant en place des sous-directions dans chaque wilaya et daïra pouvant intervenir à tout moment pour une meilleure sécurité routière. En marge de ce séminaire, le ministre des Transports a fait savoir que le nouveau permis de conduire sera prêt en mars prochain, rappelant que cette nouvelle conception vise la sécurisation et la mise à niveau du permis de conduire de façon à ce qu'il soit valable dans l'espace euro-méditerranéen. Des chapitres du code de la route seront revus Il a indiqué, par ailleurs, que des textes réglementaires seront prochainement soumis au gouvernement et ce pour les actualiser dans l'objectif de réduire l'hécatombe routière. Parmi ces textes, le décret exécutif concernant la décentralisation du centre national de prévention et de sécurité routière. A cela s'ajoute la mise en place de nouvelles dispositions pour éradiquer les points noirs dont la réalisation prochaine de 500 feux tricolores au niveau d'Alger. M. Ghoul a assuré que des mesures coercitives seront mises en application prochainement à l'encontre des usagers de la route, sachant que 96% des accidents sont dus au facteur humain. Le ministre des Transports a déclaré à Horizons que de nombreux chapitres du code de la route seront revus, une décision qui s'inscrit dans le cadre des recommandations des assises de transports organisées en décembre dernier. Il a annoncé également qu'un nouvel organisme sera créé pour mieux gérer les auto-écoles, les programmes et la formation des examinateurs. Il a indiqué que les chronotachygraphes numériques, destinés aux poids lourds, seront réceptionnés prochainement.