L'Iran a célébré, hier, le 35e anniversaire de la révolution islamique, marqué par des avancées dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances après l'arrivée au pouvoir du réformateur Hassan Rohani. Ce dernier, soutenu par le guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei, a bien expliqué, à l'occasion, aux grandes puissances, que son pays voulait des négociations « justes et constructives ». Dans son discours devant plusieurs dizaines de milliers de personnes, M. Rohani a affirmé que l'option d'une action militaire contre l'Iran en cas d'échec des négociations nucléaires était une « illusion ». Il a fait cette remarque en allusion aux responsables américains qui ont déclaré, ces dernières semaines, maintenir l'option militaire en cas d'échec de la voie politique dans le règlement des questions liées au programme nucléaire iranien, soupçonné, selon eux, de cacher un volet militaire, ce que Téhéran a toujours démenti. Les discussions sur un accord global, qui doivent reprendre le 18 février à Vienne, « sont un test historique pour l'Europe et les Etats-Unis » qui ont décrété des « sanctions brutales, illégales et mauvaises » contre l'Iran, a poursuivi le président iranien qui a réaffirmé écarter tout abandon du programme nucléaire, soulignant que « le chemin (...) vers le sommet du progrès et de la science, notamment la technologie nucléaire civile, se poursuivra ». Le dialogue avec les Occidentaux est dénoncé par les conservateurs iraniens. « Il faut se demander pourquoi certains sont prêts à vendre à bas prix la grandeur et la puissance de l'Iran pour obtenir la fin de l'animosité des Etats-Unis », a déclaré Mohammad Ali Jafari, le chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime islamique. Outre ce rejet, beaucoup de gens en Iran s'attendaient à la libération de Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi, en résidence surveillée depuis février 2011. Le procureur général et porte-parole de l'autorité judiciaire, Gholamhossein Mohseni-Ejeie, a expliqué que ces deux opposants — qui avaient dénoncé « des fraudes massives lors de la présidentielle de 2009 » — ne seront pas libérés « s'ils ne se repentent pas ». Malgré ces problèmes et bien d'autres, l'Iran reste une nation forte. Elle a procédé, lundi dernier, avec succès, au tir expérimental de deux nouveaux missiles de fabrication iranienne, dont un de longue portée.