Ali Benflis, candidat indépendant à l'élection présidentielle d'avril prochain, a déposé, hier, son dossier de candidature au Conseil constitutionnel. « J'ai accompli une obligation légale auprès de l'institution que la première Constitution fondatrice du pluralisme dans l'histoire de l'Algérie indépendante a chargée de veiller au respect de la Constitution et à la régularité des opérations électorales », a-t-il déclaré à la presse après avoir été reçu par le président de cette instance, Mourad Medelci. « Je suis conscient que cet acte ne représente qu'une étape dans le long processus de l'élection présidentielle du 17 avril, dont la crédibilité passe par une participation forte et effective et un scrutin transparent et régulier », a-t-il enchaîné, avant de remercier « les centaines de milliers de citoyens » qui lui ont accordé « leur confiance en se mobilisant massivement dans l'opération de collecte de signatures ». « Je sais qu'au fond d'eux-mêmes, ils répugnent la fraude, car il savent qu'Allah la réprouve parce que cela est haram (illicite) », a-t-il poursuivi, faisant savoir qu'il a décidé de participer à cette « échéance tout en comprenant les motivations et les préoccupations de ceux qui appellent au boycott ou de ceux qui ont renoncé à prendre une part active dans la vie politique car révoltés par les attitudes de mépris, d'arrogance, de viol de leur conscience et de confiscation de leur volonté ». Ali Benflis a déclaré qu'il a décidé d'assumer ses responsabilités devant Allah, la nation et le peuple algérien qui est le témoin « de ma volonté sincère et déterminée à rassembler tous les Algériens autour de mon projet sans distinction et sans exclusion ». Selon lui, « il est impératif que le prochain scrutin présidentiel constitue une solution et une issue pour l'Algérie au lieu d'être un facteur aggravant de la crise comme l'accréditent des signes précurseurs qui malheureusement, pointent déjà à l'horizon ». A ce titre, il a demandé au peuple de protéger sa voix et son choix souverains, de ne pas céder au chantage et à la peur car le temps est venu pour lui « d'assumer son destin de peuple libre et de mettre fin à toutes les formes de monopole et d'accaparement du pouvoir à vie qui sont les principales causes de la régression du monde arabe ». Le temps est venu, a-t-il précisé, pour le peuple algérien de réaffirmer son attachement au principe d'alternance qui constitue le fondement de la démocratie et de la bonne gouvernance. Il a souligné qu'il est « un combattant de la liberté ayant pour objectif de libérer la presse publique et d'empêcher la confiscation des voix populaires par l'administration qui a prouvé ses limites ». N'empêche, il a estimé que ne pas aller voter le jour du scrutin ouvrirait la voie aux « fraudeurs » qu'il jure de combattre jusqu'à son dernier souffle. De ce fait, il a rappelé qu'il incombe à l'Etat d'assurer une organisation électorale qui ne souffre aucune défaillance. M. Benflis a affirmé que tous les documents de son dossier électoral sont « halal » et n'émanent guère du registre d'état civil, « comme le veulent faire croire certains ».