Quels moyens de recours ? Avant l'ouverture de la campagne électorale, voire même à la veille de l'annonce, par le Conseil constitutionnel de la liste des six candidats à la présidentielle, certains candidats, à l'image de Benflis et Djaballah, avaient menacé de recourir à la rue, en cas de confiscation de la volonté populaire. C'est en raison du manque de crédibilité des structures chargées de la surveillance du scrutin, notamment, la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle (Cpnsep) qualifiée de «commission alibi» par Ali Benflis, que les candidats optent pour le recours extrême, à savoir, la protesta populaire. Le président du Conseil constitutionnel avait pour sa part appelé les représentants des candidats au niveau des bureaux de vote de saisir directement l'institution qu'il préside «pour contester la régularité des opérations de vote», et ce, en formulant une réclamation qui, précise un communiqué du Conseil constitutionnel rendu public mardi dernier, doit être mentionnée sur le procès-verbal de dépouillement des voix et immédiatement adressée au conseil, au plus tard le 9 avril 2004 à midi. Cependant, le temps accordé aux candidats et à leurs représentants ne leur permet pas, au vu de la masse des recours devant être recueillis à travers les 48 wilayas et au niveau de l'émigration, de remettre leurs dossiers au Conseil constitutionnel dans les délais impartis. Les voies de recours sont donc minimes, eu égard aux verrouillages juridiques contenus dans les dispositions des textes régissant la Commission de surveillance de l'opération électorale. Surtout que lors de l'examen de l'amendement de la loi électorale, les groupes parlementaires n'avaient pas apporté d'amendement en faveur de l'installation d'une commission nationale indépendante de surveillance de l'élection présidentielle. D'où la mise de cette structure sous contrôle du gouvernement. Pis, sur les 28 membres composant la commission Bouchaïr, près de 22, représentent le président-candidat. Il reste que le seul moyen aux candidats et à leurs représentants d'éviter le moindre «complot, c'est d'être vigilants». Quant aux états-majors de campagne, leur rôle est capital dans la sensibilisation des militants et sympathisants des candidats pour que toute protestation se passe dans un cadre pacifique. Mais, nous n'en sommes pas à ce stade.