La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui est arrivée samedi à Téhéran, met en garde contre tout excès d'optimisme dans le règlement global du dossier nucléaire iranien. « Nous sommes engagés dans des négociations difficiles, avec des défis, et il n'y a pas de garantie de succès mais nous devons nous fixer pour objectif d'aboutir à un accord » dit-elle à l'issue d'un entretien avec Mohammed Javad Zarif, son homologue iranien. Catherine Ashton, qui effectuait la première visite d'un chef de la diplomatie de l'UE depuis Javier Solana en 2008, s'est voulue prudente. Elle a demandé aux Iraniens de soutenir les efforts de leur ministre des Affaires étrangères s'ils veulent aboutir à un accord sur le dossier du nucléaire. Javad Zarif a répété la volonté de son pays de conclure un accord mais si celui-ci, dit-il, respecte les droits de son pays en matière nucléaire et ne le force pas à fermer ses sites nucléaires sensibles. « Nous avons accompli ce que nous devions faire dans le cadre de l'accord intérimaire. Un accord pourrait être conclu dans les quatre ou cinq prochains mois », dit-il. Le président Hassan Rohani, qui a reçu Catherine Ashton, souhaite, dit-il, « nouer des relations nouvelles » avec le Vieux continent. Notamment dans les domaines énergétique et le transit commercial. « Nous pouvons aussi coopérer dans la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, en Afghanistan, en Irak ou encore en Syrie », ajoute le président iranien. « Ma présence en Iran montre la volonté de l'UE d'avoir des relations meilleures et plus efficaces en même temps que les négociations nucléaires », lui répond la représentante européenne. La République islamique et le groupe des 5+1 ont conclu à Genève, le 24 novembre dernier, un accord intérimaire qui expire le 20 juillet prochain. Pressés notamment par les Israéliens, hostiles à tout accord avec les Iraniens, les Occidentaux cherchent à obtenir un accord global garantissant la nature pacifique du programme nucléaire de Téhéran. Pour parvenir à un accord final, plusieurs questions sensibles doivent être réglées. Comme la taille du programme d'enrichissement iranien, le site d'enrichissement de Fordo et le réacteur à eau lourde d'Arak. L'Occident demande la fermeture de ces deux sites. Téhéran refuse. La prochaine session est prévue le 17 mars à Vienne.