Photo : Fouad S. C'est ce vendredi que sera donné le coup d'envoi du premier championnat professionnel de football. Etalée sur deux jours, vendredi et samedi, cette première journée permettra de juger du degré de préparation de nos clubs professionnels. Certes, pour cette saison 2010-2011, il ne faudra pas s'attendre à des changements majeurs. Les difficultés qu'ont rencontrées les nouvelles sociétés sportives par actions dans leur processus de mise à niveau, que ce soit en matière d'organisation administrative ou de conformité des infrastructures avec le cahier de charges élaboré par les pouvoirs publics, témoignent de l'envergure de la tâche qui attend les gestionnaires et les acteurs du football national. Cette situation était d'ailleurs attendue. Il ne suffit pas de décréter le professionnalisme pour le voir prendre racine, quand bien même les moyens financiers mobilisés par l'Etat pour la réussite de l'opération sont conséquents. Le chantier est énorme. Quarante-sept ans d'amateurisme ou (et) de professionnalisme marron ont engendré une gabegie et une quasi non-gestion qui ont fait de nos clubs de simples sigles sans assises administratives ni infrastructurelles. Un état des faits qui n'a pas échappé au président de la FAF Mohamed Raouraoua qui soutient que le projet est une œuvre inscrite dans la durée et que l'urgence était de lancer la machine. C'est en quelque sorte une phase de transition qu'entame le sport roi algérien. Pour cette édition, la FAF et la LNF (cette dernière sera chargée de gérer le championnat pro en attendant la mise en place d'une ligue professionnelle) ont opté pour deux ligues composées chacune de seize clubs. Le premier palier, ou Ligue 1, regroupe quinze clubs issus de l'ancienne Nationale 1 et le seul promu de l'ex-Nationale 2, le MC Saïda. Les postulants au premier titre professionnel sont nombreux. Aux côtés des traditionnels favoris que sont l'Entente de Sétif, la JS Kabylie ou le Mouloudia d'Alger, des équipes, comme l'USM Alger, l'ASO Chlef et la JSM Béjaia, ont considérablement renforcé leurs effectifs limités par les textes réglementaires à 25 joueurs dont deux étrangers. Le football n'étant, cependant, pas une science exacte, il ne serait pas étonnant de voir ces premières joutes professionnelles déboucher sur une surprise. Toujours est-il, il serait très important pour le football algérien de voir ce «tour de chauffe» qu'est l'exercice 2010-2011, laisser apparaître les prémices d'un football débarrassé de ses travers endémiques et, en phase avec la norme internationale. Pour ce faire, il faudra que tous les acteurs, gestionnaires, dirigeants, joueurs entraîneurs, arbitres et supporters, prennent conscience de la portée de l'enjeu.