La violence contre les mineurs prend des proportions alarmantes. En 2013, 6.321 enfants ont subi des violences physiques, morales et sexuelles. Les coups et blessures volontaires (CBV) viennent en tête avec 3.519 cas, entraînant la mort de 7 mineurs. En outre, 1.818 mineurs ont été victimes d'agressions sexuelles. Ces chiffres ont été révélés, hier, par le chef du bureau de la protection de la femme et de l'enfance auprès la direction de la police judiciaire, la commissaire divisionnaire Kheïra Messaoudène au forum de la police, organisé sur le thème de la « sensibilisation sur les violences faites aux enfants ». Les services de police ont eu également à traiter 14 homicides volontaires dont 3 cas d'agression sexuelle suivie d'assassinat. « Il s'agit des deux enfants enlevés dans la nouvelle de Ali Mendjeli de Constantine et une fille de 3 ans violée par un enfant de 9 ans à Mostaganem », rappelle Mme Messaoudène qui a plaidé pour le rôle des parents dans la protection de leurs enfants. « Les enquêtes révèlent la part de responsabilité des parents. Ces derniers doivent apprendre à s'inquiéter du sort de leurs enfants et à les surveiller », a soutenu la responsable de police. Autres chiffres : « 256 mineurs détournés ont été récupérés par la police et remis à leurs parents sains et saufs », a tenu à préciser le chef du bureau de la protection de la femme et de l'enfance. Face à cette situation, le chef de la délégation de l'Unicef en Algérie, Thomas Davin, est revenu sur la campagne « Rendre visible l'invisible », qui consiste en la mobilisation contre la violence envers les enfants. « Il faut briser le silence sur toute forme de violence contre l'enfance. Nous visons par cette campagne à encourager les citoyens à dénoncer les violences que subissent les enfants », affirme-t-il, ajoutant que « la violence à l'encontre des enfants existe dans tous les pays et l'Algérie est l'un des rares pays qui a formé des juges de mineurs spécialisés ». Reste que, selon lui, les efforts doivent être consentis sur la lutte contre la violence dans le milieu familial, surtout l'inceste « qui est difficile à découvrir », soulignant que 70% des cas de violence dans le monde sont commis dans le milieu familial. 1.060 cas de toxicomanie relevés en 3 mois à Alger Le président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, Abdelkrim Abidat, a annoncé que le centre de prévention et de psychothérapie d'El Mohammadia, à l'est de la capitale, vient d'être doté d'un matériel de dépistage de drogues « qui permet aux parents de tester leurs enfants en cas de doute ». Le responsable a présenté le bilan de « l'année algérienne de la prévention de proximité », en partenariat avec la DGSN. Ainsi, grâce au centre mobile de soutien et d'écoute des jeunes, 355 jeunes ont été suivis psychologiquement. « La plupart des jeunes consomment lz résine de cannabis et l'héroïne. Mais on a constaté aussi un penchant de plus en plus fort pour le Subutex », un traitement substitutif de la dépendance aux opiacés. Selon M. Abidat, parmi les 300.000 consommateurs de drogue recensés, 20% sont des élèves et 6% des filles. Samir Hamidi, conseiller auprès de la DGSN, a plaidé pour la communication et l'écoute des jeunes dans la lutte contre les fléaux sociaux. Il a signalé qu'à l'issue de 2.400 séances d'écoute des jeunes de 34 quartiers ciblés dans la capitale, durant 3 mois, 1.060 cas de toxicomanie ont été relevés. « Il s'agit de jeunes âgés entre 19 et 30 ans qui ont commencé la consommation à l'âge de 14 et 17 ans », rapporte l'expert.