Les filles représentent 6% du nombre de consommateurs, tandis que la tranche d'âge est de 13 à 35 ans. Ce forum a été une occasion pour donner un bilan détaillé de l'année écoulée en termes de prévention et de sécurité dans le milieu urbain, et en termes de lutte contre la violence faite aux enfants. Ainsi, dira le conférencier M. Abidat, la sécurité en milieu urbain reste une priorité et un point très important pour lutter contre toute forme de délinquance. Il a fait savoir que 3 psycho-mobiles ont été mis en place pour aider les jeunes en souffrance, surtout des souffrances liées à la consommation de drogue ou à des problèmes sociaux. Ces psycho-mobiles permettent d'écouter ces jeunes, de les sensibiliser et puis de les orienter vers des établissements qui peuvent les prendre en charge. En ce qui concerne la prévention dans le milieu scolaire, M. Abidat a indiqué que 3 Samu scolaires ont été déployés au niveau d'Alger pour recenser les cas en souffrance. Plus de 340 cas d'enfants ayant un comportement agressif ont été recensés dans ce cadre. Le responsable a révélé qu'une forme de drogue très dangereuse circule actuellement dans les écoles, les vendeurs de cette substance introduisent cette drogue en utilisant des petites boîtes de chewing-gum. Sur un autre plan, le conférencier a indiqué que plus de 500 jeunes éducateurs ont été formés l'année dernière pour venir en aide aux jeunes souffrant de problèmes d'addiction. Cette initiative a pour objectif de «sauver un jeune par un jeune». Dans la lutte contre la délinquance, environ 34 sorties et 370 campagnes de sensibilisation ont été effectuées au niveau des quartiers dits «populaires» pour venir en aide aux jeunes souffrant de toxicomanie. «Des jeunes venaient en larmes auprès des psycho-mobiles, disant aux agents de police et aux psychologues ‘'vous étiez où quand nous avions 15 ans ?''», dira M. Abidat, sachant que la moyenne d'âge du début de la consommation de drogue varie en Algérie entre 14 et 17 ans. De son côté, la commissaire divisionnaire chargée du bureau national de la protection de l'enfance à la Dgsn (Direction générale de la Sureté nationale), Kheira Messaoudène, que le taux de violence pratiquée contre les enfants a connu une baisse en 2013 par rapport à 2012, une baisse de 1 033 cas, soit 13% selon la commissaire qui relève que c'est la résultante des efforts des forces de sécurité, mais aussi grâce aux campagnes de sensibilisation et de prévention. Durant l'année 2013, plus de 5 068 affaires liées à la violence contre les enfants ont été traitées, le nombre d'enfants victime de violence en 2013 est de 6 838 contre 7 869 en 2012, dont 272 sont des filles qui représentent 3% des cas. Mme Messaoudène a donné ensuite un bilan détaillé des cas liés à toutes formes de violence commises contre des enfants. 1 818 enfants ont été victimes de violences sexuelles, tandis que 627 ont été victimes de maltraitance, alors que 256 ont été victimes d'enlèvements. Sur ce plan Mme Messaoudène a affirmé que ces enfants ont été retrouvés et ramenés «sains et saufs» à leur famille, alors que 3 cas d'enlèvement entraînant la mort ont été enregistrés. Il s'agit de deux enfants à Constantine, une affaire qui a suscité l'émotion et la colère à travers tout le pays, ainsi que la mort d'une fille à Mostaganem. La conférencière a également fait état de 7 cas de coups et blessures entraînant la mort d'un enfant ont été enregistrés alors que 14 cas de meurtre d'enfants ont été signalés auprès des services de sécurité. Elle a estimé que les chiffres révélés concernent les personnes ou les familles qui ont signalé cette violence faite à leurs enfants, les véritables chiffres restent inconnus puisque plusieurs familles refusent de signaler ces cas pour une raison ou pour une autre, l'enfant se retrouve donc livré à lui même et souffre en silence. Il existe un terrible manque de culture de signalement dira la commissaire. Elle dira aussi : «Nous entreprenons une justice de réparation au profit des enfants victimes de violence, il est donc indispensable de les accompagner à travers leur rétablissement des séquelles que cause cette violence sur le plan physique et surtout moral.» Mme Messaoudène a affirmé qu'il y aura bientôt des juges spécialisés dans la protection de l'enfant, et ce, grâce à une formation qui sera assurée au profit de ces derniers (juges). Une autre formation sera assurée au profit du personnel de la brigade de la protection des enfants. A. K.