« Cela va conduire à un vide institutionnel et créer l'anarchie dans le pays », a-t-elle déclaré, hier, lors d'une conférence de presse. Selon elle, une telle proposition déboucherait forcément sur l'installation d'un conseil. « Les conseils confisquent la souveraineté des peuples, à l'exemple de la Syrie, de la Libye et de la Tunisie », a-t-elle souligné. Pour la responsable du PT, candidate à l'élection présidentielle, le scrutin d'avril « sera une échéance charnière vu la conjoncture actuelle sur les plans national et international ». Le prochain scrutin présidentiel doit être « un point de départ pour notre pays afin de commencer une nouvelle ère », a-t-elle estimé. Louisa Hanoune a précisé, à l'occasion, sa position à l'égard des rassemblements des partisans contre le quatrième mandat pour Bouteflika. « Je réitère notre position principielle, à savoir que nous sommes inconditionnellement pour la liberté de manifester et de s'exprimer, et donc nous condamnons fermement la répression », a-t-elle souligné. Une position qu'elle a rappelée au Premier ministre Abdelmalek Sellal lors d'une récente rencontre. « Je lui ai dit que les citoyens doivent s'exprimer librement », a-t-elle indiqué en précisant que l'entretien avec le chef de l'Exécutif a porté sur les conditions du déroulement du scrutin du 17 avril prochain. « Il faut que les principaux responsables, à savoir le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et celui de la Justice et aussi le président de la République garantissent la transparence de ce scrutin, ils doivent assumer leurs responsabilités. Nous mettons en garde contre toute atteinte à l'unité nationale », a-t-elle précisé. Toutefois, elle a signalé que son parti « est également pour le respect du droit à la candidature sans exclusive, y compris pour Bouteflika, car pour nous, la citoyenneté est un tout indissociable ». La responsable du PT s'est attaquée au candidat Ali Benflis. « Du temps où il était chef de gouvernement, nous avons mené une bataille pour l'annulation du projet de loi sur les mines et j'avais dénoncé les dessous de l'affaire Khalifa », a-t-elle souligné, en ajoutant que Ali Benflis lui « a proposé des postes de ministre ». Reste que la direction du parti a transmis une directive à tous les cadres, militants et sympathisants leur demandant d'éviter de tomber dans la provocation et le recours aux insultes. Il est à signaler que le porte-parole du parti, Djelloul Djoudi, et un membre du bureau politique, Ramdane Taâzibt, ont défendu « la candidate de leur parti qui a fait l'objet d'une attaque virulente de la part de la directrice du journal El Fedjr ». Ils ont annoncé qu'ils allaient ester en justice la journaliste.nLa responsable du PT a évité de dévoiler le programme de sa campagne électorale, mais elle affirme que son but est la deuxième République pour une réforme profonde de la Constitution. Elle a plaidé également pour la constitutionnalisation de tamazight comme deuxième langue officielle.