Les chiffres des actes de violence dans le milieu scolaire sont alarmants, notamment ceux commis par les élèves. Selon le chef du bureau de la protection de la femme et la lutte contre la délinquance juvénile auprès de la direction de la police judiciaire, la commissaire divisionnaire Kheïra Messaoudène, 159 cas de violence scolaire ont été recensés durant l'année 2013 dont ont été victimes 146 élèves, huit enseignants, trois directeurs d'établissement scolaire et deux surveillants. Durant la même période, les policiers ont enregistré 183 cas de violence dont été les auteurs 58 élèves et 58 enseignants, a signalé l'officier supérieur lors d'une journée d'étude sur la violence dans le milieu scolaire. Selon le rapport, 15 directeurs d'établissement scolaire ont été également impliqués dans des violences, suivis de 11 surveillants ainsi que de trois parents d'élèves. Les policiers ont interpellé, également, 11 individus étrangers aux établissements mêlés à des agressions. S'agissant des formes de cette violence, les coups et blessures volontaires (CBV) en constituent plus de 85%, soit 128 cas suivis des agressions sexuelles avec 9,33% soit 14 cas déclarés en 2013 et la violence verbale avec 5,33%. Le plus grand nombre a été recensé dans le cycle moyen avec 70 cas. « Il s'agit de l'adolescence et le changement du comportement de l'élève », explique la responsable de la police qui précise que la wilaya d'Oran enregistre le plus grand nombre d'actes de violence scolaire. Du côté de la Gendarmerie nationale, le directeur des études et des recherches auprès l'Institut national de criminologie et de la criminalistique (INCC), le lieutenant-colonel Demane Debbih Zahreddine, a présenté un bilan sur les élèves victimes et auteurs de la violence. En 2013, les unités de la Gendarmerie nationale ont constaté 696 cas de violence dont ont été victimes des élèves, parmi eux 206 ont subi des CBV et 267 victimes d'agressions sexuelles. Le nombre d'élèves auteurs des actes de violence est plus alarmant, notamment dans le cycle moyen. « 1.024 actes de violence ont été commis par des élèves du cycle moyen suivis de 675 cas dans le cycle secondaire et 169 actes commis par des élèves du primaire. Il s'agit de CBV, vol et destruction de biens publics », a signalé l'officier. Les intervenants ont affirmé que seule une lutte commune, que devront mener les différents acteurs de la société dont les parents d'élèves, les éducateurs, les imams, est à même de venir à bout de cette violence, aussi bien à l'intérieur des établissements qu'au niveau de leur environnement direct.