Photo : Makine F. Devant le flux important de patients venant des quatre coins de la région Est, le CHU Benbadis de Constantine a, de plus en plus, du mal à supporter la charge des malades. A l'origine de cette difficulté, on évoque souvent la réputation de cet hôpital construit il y a plus d'un siècle et qui englobe aujourd'hui différents spécialistes. C'est en fait une situation paradoxale si on considère que l'hôpital jouit d'une réputation et qu'en même temps de nombreux blocs se délabrent à cause du surplus dont est «victime» le CHU. Des médecins et un personnel paramédical souvent dépassés par le nombre des consultations. C'est dans ce sens que les responsables de cette structure sanitaire veulent sauver ce qui peut l'être, en ayant comme objectif que le CHU retrouve sa première vocation à savoir une structure universitaire. Le directeur du CHU, Zermane ne cache pas son inquiétude. Jeudi matin, lors d'une conférence de presse portant sur les structures sanitaires dites de proximité, il a mis l'accent sur l'importance de l'extériorisation des soins. Ainsi selon ses dires, des malades viennent du fin fond des douars limitrophes de la cité des ponts pour une simple consultation, alors que les centres de soins qui existent dans les différentes communes peuvent facilement garantir les soins. En d'autres termes, les habitudes des années 1960/70 existent toujours, des citoyens habitant les banlieues et les douars continuent à ne pas faire confiance aux médecins qui exercent dans les petites structures sanitaires. Pour le directeur du CHU, il faut sensibiliser les gens car les consultations extérieures permettront au CHU de respirer et de réduire la moyenne des 10 000 consultations par jour assurées par l'hôpital, sans parler des personnes qui viennent sans rendez-vous et qui exigent qu'on prenne soin d'eux. «Le CHU a été construit il y a plus d'un siècle avec les normes de l'époque, tout est à l'étroit, il n'a pas été conçu pour accueillir les paralysés par exemple dont le service se trouve au deuxième étage. Il a donc besoin de se débarrasser des petites consultations. Nous avons un servie de gynécologie et non pas une maternité comme certains le pensent», dira le directeur. L'initiative lancée progressivement il y a quelques mois en collaboration avec les chefs des structures qui auront donc comme principale tâche de sensibiliser la population et de garder leurs malades. D'autant plus que comme l'a expliqué M. Zermane, l'efficacité des petites structures est sans appel, surtout qu'elles sont, dit-il, équipées, voire suréquipées en matériel médical, de plus elles assurent un service fonctionnant 24h/24 avec généralement un bon staff de médecins et de paramédicaux. Il a enfin cité les exemples de certains centres tels que ceux de Boumerzoug ou de Ain Smara qui, conclut-il, exerceront chacun une spécialité et pourront répondre à n'importe quelle urgence cardiaque.