La Fédération algérienne des personnes handicapées a organisé, hier à l'hôtel Sheraton, une réception suite à la convention signée avec le ministère de la Solidarité pour la prise en charge en matière de sondes pour l'autosondage au bénéfice de 200 paraplégiques pour une durée de 6 mois. Une prise en charge inespérée et ô combien salvatrice pour beaucoup de paraplégiques qui n'ont pas les moyens de répondre de se procurer ces sondes, seul moyen pour sauver leur fonction rénale. « Parallèlement à cette convention, des démarches sont en cours auprès de la CNAS pour le remboursement de ce matériel médical», informe la présidente de la Fédération des personnes handicapées Mme Mammeri. La rencontre a vu aussi la présence de médecins spécialisés dans la réadaptation fonctionnelle, de représentants de l'ONAAPH et de la CNAS ainsi que des responsables du ministère de la Solidarité, en charge du dossier des personnes handicapées. Il faut savoir que parmi les nombreuses contraintes rencontrées par les personnes handicapées, il y a le fait qu'elles sont confrontées à un énorme problème, celui qui consiste à gérer leur corps. A cause de l'absence de ses sondes, beaucoup de malades se trouvent dans l'obligation de faire tremper leur sonde dans de l'eau de Javel et de l'utiliser plusieurs fois, ce qui cause des infections et la mise en danger de tout l'appareil urinaire. «Ce matériel doit être disponible au niveau des pharmacies et remboursé par la Cnas, et là il faudrait faire un plaidoyer. Car c'est la vie de centaines de jeunes qui chaque année sont victimes d'accidents de la circulation, d'accidents du travail, blessés médullaires qui survivront certes en chaise roulante, mais à qui la médecine physique et de réadaptation, qui est une discipline médicale à part entière, se doit de prodiguer tous les soins leur permettant de reprendre une vie normale», dira Mme Mammeri. Le représentant de l'ONAAPH, M. Khalfi, assure que des discussions sont actuellement en cours avec la CNAS pour introduire les sondes dans la nomenclature des produits remboursés et que cela sera possible, vers le mois de mars. L'auto-sondage est une sonde qui est introduite dans la vessie par l'urètre (canal d'évacuation des urines), deux à six fois par jour. Malgré son appellation, qui laisse supposer que la personne exécute elle-même ce geste, l'auto-sondage nécessite assez souvent l'aide d'un accompagnateur, pour la préparation du matériel (tout accompagnateur peut le faire), ou pour le sondage lui-même (pénétration de la sonde, qui est alors un acte infirmier). Tous ces gestes doivent être éduqués et appris aux malades dans les structures hospitalières, ce qui ne se fait malheureusement pas. Pour les spécialistes présents à la rencontre, cette convention, même si elle est à encourager, ne répond pas de manière pérenne et continue aux contraintes que vivent les paraplégiques quotidiennement. Docteur Nouar de CHU de Blida regrette que seuls 200 malades seront pris en charge et juste pour une période de six mois : «C'est pendant toute leur vie qu'il faut les accompagner... » Mme Mammeri estime, quant à elle, qu'il s'agit-là d'un premier pas pour réaliser d'autres acquis.