La comédienne distinguée récemment par l'association « 3e millénaire » compte mener une nouvelle expérience dans la mise en scène à travers l'adaptation de « Les chiens » du dramaturge flamand Tone Brulin adapté déjà en 1969 par le regretté Hadj Omar où Nadia Talbi interprétait le rôle d'une petite fille. L'œuvre est une condamnation de l'apartheid. « C'est une nouvelle expérience que je tente. J'espère être à la hauteur de mes espérances. Ce n'est pas une tâche aisée. Je dois relever le défi, car la mise en scène est l'orchestration de tous les éléments d'une production théâtrale, jeu, costumes, décor, éclairage et son » nous dit-elle. « C'est un regard subjectif qui se forge d'après une lecture approfondie d'une œuvre et qui dirige de façon sensible tous les créateurs réunis autour de la production. Je dois, par-dessus tout, avoir une confiance absolue envers mes compagnons de création et vice-versa » a-t-elle ajouté. A travers cette nouvelle expérience, elle vise à rendre un vibrant hommage à tout ceux qui ont travaillé à ses côtés, notamment Sid Ahmed Agoumi, Sid Ali Kouiret, Hadj Omar et beaucoup d'autres. Pour Nadia Talbi, les qualités nécessaires à son travail sont nombreuses : « La créativité, l'esprit d'analyse et de synthèse, la polyvalence, la capacité de travailler en équipe, le leadership... Mais d'abord et avant tout, il faut avoir de la vision, une vision personnelle de l'œuvre et aussi de l'humanité, être attentif à la vie en soi et autour de soi. Et beaucoup d'amour et de patience. » Elle la puise de ses propres inspirations. Elle la pétrit admirablement par l'expérience cumulée durant des années. Nadia Talbi pendant des années fut sollicitée dans tout le pays, permettant ainsi une maturation certaine. Sa volonté de transmettre son savoir-faire aux jeunes générations reste intacte autant que sa conviction de la nécessité de perpétuer une discipline artistique. Nadia Talbi débuta très jeune dans le théâtre. Son premier rôle a été l'interprétation de Safia, dans une pièce qui relatait les difficultés d'une jeune fille évoluant dans un milieu familial conservateur. Tout en répétant le soir dans une petite cave, elle prenait des cours de chant et de danse au conservatoire d'Oran. Elle intègre le (TNA) au début des années 1960 en tant que professionnelle et obtient son premier rôle, Hélène, dans la pièce « Montserrat » d'Emmanuel Roblès. « Les Chiens » de Tone Brulin la révèla et constitua un tournant dans sa carrière. Unique élément féminin dans cette œuvre, elle jouait, pour la première fois, avec les grands du théâtre, Larbi Zekkal, Sid Ali Kouiret, Sid Ahmed Agoumi et Abdelkader Alloula. Cette pièce obtiendra le premier prix maghrébin du théâtre.