Après les militants des Droits de l'Homme des Etats- Unis et ceux de la France, c'était hier le tour des associations algériennes de défense des victimes du terrorisme de rendre hommage à la militante américaine des Droits de l'Homme, Maître Rhonda Copelon décédée au mois de mai dernier après une longue lutte contre le cancer. «Elle a ouvert les tribunaux américains aux causes justes dont celle des Algériennes victimes du terrorisme durant les années de braise», dira au centre de presse d'El Moudjahid, Saïda Benhabilès, présidente de l'Association de solidarité avec les familles victimes du terrorisme et membre de la Fédération internationale des victimes du terrorisme. Mme Benhabilès qui a personnellement connu Rhonda Copelon a rappelé à l‘assistance que Rhonda Copelon avait participé à la fondation de l'École de Droit de l'Université de la ville de New York (CUNY). Elle y a créé, avec une autre militante des Droits de l'Homme, Celia Romany, le Centre international des droits des femmes (IWHR), dont elle est devenue directrice par la suite. Dans les années 90, elle a entendu parler des souffrances des Algériens et des Algériennes victimes de la barbarie terroriste, elle a tout de suite agi devant les tribunaux américains. Par son engagement, «Copelon a été à l'origine de quelques changements de lois aux Etats-Unis», indique Mme Benhabilès, ainsi, les terroristes qui avaient trouvé refuge aux Etats-Unis ont été poursuivis par la justice américaine. Pour sa part, la présidente de l'association «Djazairouna», Cherifa Khaddar, reconnaît à Rhonda son engagement en faveur des militantes algériennes dans les années où un embargo mondial a été dressé contre elles les accusant de défendre «le système». «Après les évènements du 11 septembre 2001, Rhonda Copelon a tenu à rendre hommage aux Algériennes victimes du terrorisme affirmant que si leur appel avait été entendu, on ne serait pas arrivés là», témoigna Mme Khaddar. La militante américaine des Droits de l'Homme est déjà venue en Algérie. On voulait aussi l'inviter pour l'honorer après la fin de la tragédie nationale mais ses amis n'on pas réussi à le faire vu son agenda très chargé. « Elle restera toujours dans nos cœurs. Il ne suffit pas de l'honorer. Il faut continuer son parcours qu'elle a créé quelques semaines avant sa mort, le « Fonds Copelon » pour défendre les causes justes », souligne Mme Benhabilès. La présidente de l'Association de solidarité avec les familles victimes du terrorisme a profité de cette occasion afin de s'exprimer au sujet des manœuvres internationales au Sahel. Elle dira que son association est contre l' « afghanisation » de cette région par l'intervention des forces étrangères. Elle affirma aussi qu'avec de l'aide, les Etats africains sont capables de combattre le terrorisme. Mme Benhabilès a également évoqué l'affaire des deux frères Mohamed, des ex-patriotes, retenus en France depuis 6 ans, car accusés d'avoir commis des massacres à Relizane. Une accusation sans fondement. « Nous continuons à faire face aux tenants du qui tue qui », affirme-t-elle. « J'ai moi-même été à Relizane et j'ai une cassette enregistrée avec les familles des victimes qui témoignent qu'elles ont été manipulées », dit-elle.