Après vingt ans de combat à la tête de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme, Me Ali Yahia Abdenour a décidé de confier le flambeau à un autre militant des droits de l'homme. Même si ses militants ne voyaient aucune personne habilitée à remplacer le maître, ce dernier, âgé de 85 ans, ne cache pas son souhait de mettre fin à ses responsabilités. La désignation du successeur d'Ali-Yahia, a provoqué, lors du deuxième congrès national de la ligue, tenu à Boumerdès, une véritable pagaille entre les militants. Alors que la majorité optait pour l'élection de Hocine Zehouane, ancien et fidèle militant de la ligue, les militants du FFS se sont opposés à ce choix. Ces derniers voulaient faire élire Me Bouchachi. Or, des commissions ont été installées pour élire le conseil national et un bureau exécutif, lequel désignera le nouveau président. Devant cet état de fait, Me Ali-yahia est intervenu pour apaiser les esprits et reconduire les travaux à huis clos. Quelques heures après, le prétendant à la tête de la ligue, M. Hocine Zehouane, a animé un point de presse pour s'expliquer sur la situation. Dans le projet de révision des statuts de la ligue, il a été relevé l'incompatibilité des statuts de la ligue avec les fonctions au sein de l'Etat et au sein des partis politiques. C'est ce qui a provoqué, d'après lui, la colère des militants du FFS. Les travaux du congrès se sont poursuivis hier, jusqu'à la fin de la journée, et ce, pour dégager une nouvelle organisation et élaborer une charte nationale des droits de l'homme. Les recommandations du congrès seront connues aujourd'hui. En réponse à la question de savoir s'il se présentera comme candidat, Hocine Zehouane, s'est montré froid, affirmant: «Si les militants me sollicitent je répondrais à leur appel.» Il y a lieu de souligner que le départ de Me Ali aura, sans doute, un impact fort sur cette organisation. Me Ali- Yahia, fondateur de la ligue en 1985, est une personne digne de respect qui mérite d'être saluée fortement. Son sacrifice et son combat pour la défense et le respect des droits et des libertés individuelles dans la société resteront gravés dans les annales. D'ailleurs, lors de l'ouverture des travaux du congrès jeudi, plusieurs personnalités politiques telles que Saïd Sadi, Taleb Ibrahimi, Abdelaziz, Rahabi ainsi que des représentants du FFS et du PT se sont déplacés pour saluer et rendre hommage à ce militant fervent des droits de l'homme.