Facebook a-t-il le monopole des noms en «book» ? Le réseau social américain exige que le site français Stupidbook change de nom. Pas parce qu'il reproduit les échanges les plus idiots sur Facebook, mais parce que son nom se termine lui aussi en «book». En mai 2009, il y a eu Facedebouc, un site humoristique ne proposant que des photos et des textes sur les boucs. Les avocats de Facebook en France avaient exigé que le site change de nom. Sans succès pour l'instant. Facebook vise maintenant un autre site humoristique français, Stupidbook. Celui-ci a été lancé au début de l'année par deux étudiants en marketing et en droit, âgés de 21 et 22 ans. Le principe ? Des copies d'écran des statuts et des échanges les plus idiots sur Facebook. Le 29 juin, un avocat du même cabinet, Law Offices Kopacz, adresse un premier courrier à l'un des deux fondateurs de Stupidbook. Il évoque «un risque de confusion et de dilution» pour Facebook. Les créateurs de Stupidbook décident alors de retoucher légèrement la typographie de leur logo, de renoncer au slogan «Facebook vous rend stupide» et de préciser en bas de la page d'accueil que leur site n'a aucun lien avec Facebook. Ils refusent cependant la principale exigence de Facebook : changer de nom. Selon eux, le mot «book» («livre») est trop courant pour être considéré comme un «élément distinctif» de la marque Facebook. L'un d'entre eux explique : «Le mot «book» ne leur appartient pas, et on ne leur prend pas de la part de marché, car on n'est pas un réseau social». Le 24 août, l'avocat adresse un nouveau courrier aux créateurs de Stupidbook. Cette fois-ci, il s'agit d'un «accord» de sept pages, en anglais et en français, qu'ils n'ont plus qu'à signer et poster : la signature du directeur juridique adjoint de Facebook, Michael Richter, y figure déjà. Cet «accord» réserve à Facebook non seulement les noms en «book», mais aussi en «face» : Aux Etats-Unis, justement, Facebook mène la même offensive. Sous sa pression, le site de voyage Placebook s'est rebaptisé Triptrace. Lui aussi visé, Teachbook défie Face-book : ce réseau social pour enseignants refuse de changer de nom.