Seize pièces et monodrames récents, écrits et mis en scène, en majorité, par d'anciens étudiants, comme Fawzi Benbrahim, Idir Benaïbouche ou encore la comédienne Tounès Aït Ali, seront présentés. Produites par des coopératives et des associations, des pièces comme « Esaâ Sifr » de Lamri Kaouane, « Dahaliz » de Tounès abordent, dans des registres tragiques ou comiques, des thèmes de société. Des sujets politiques liés à la situation dans les pays arabes se retrouvent dans « El Djidar » d'Okbaoui Cheikh. Des spectacles chorégraphiques, des one man shows ainsi que des hommages aux grandes figures du 4e art algérien figurent dans le programme. Ces journées, organisées sous l'intitulé de « La formation à la base de la créativité » ont été Instituées en 1961 à l'initiative de l'Organisation mondiale du théâtre relevant de l'Unesco, la Journée mondiale du théâtre est célébrée le 27 mars. Créée en 1948 à Prague, l'Organisation mondiale du théâtre œuvre à la défense des métiers du 4e art et à la promotion du dialogue entre ses professionnels. « Dahaliz », un brillant spectacle Le public, composé d'artistes et de simples citoyens, venus nombreux, s'est délecté du monodrame « Dahaliz » (les bas fonds) de Mohamed Zemaïche et mis en scène par Tounes Aït Ali. Dans l'assistance, de nombreux jeunes férus de théâtre rêvent d'y faire carrière, puisqu'ils fréquentent les enseignants de l'ISMAS. Cette assistance a été touchée par le message de ce monologue la comédienne Tounes Aït Ali qui a abordé le sujet des contraintes que subit la femme algérienne dans son quotidien. Un thème qui revient souvent dans les représentations théâtrales. Cependant, elle a su traiter cette thématique avec subtilité, intelligence et talent. Chaque spectateur s'est vite identifié au personnage de Chahrazed dont l'histoire est banale. La jeune fille est contrainte d'épouser un homme que la famille lui impose. Chahrazed avait vécu à son âge une histoire romantique avec un jeune de sa génération. Cette aventure amoureuse est malheureusement stoppée par un mariage forcé. Un grand tournant s'opère alors dans la vie des deux jeunes. Le garçon, éperdument déçu, quitte le pays, la fille complètement déstructurée, n'arrive plus à retrouver son équilibre psychique. Mariée, elle est plongée dans un milieu hostile où sa situation empire. Constamment surveillée par son mari et sa belle-mère qui, en guise de punition, l'a cloîtrée dans la cave de la maison pour l'isoler. Désespérée et pour retrouver un semblant d'équilibre, elle évoque ses souvenirs d'enfance et les moments heureux passés au milieu de sa famille. Elle tente de se soulever contre sa belle- mère en décelant des défauts qui pourraient desserrer l'étau et la pression subie. Elle découvre un paquet de cigarettes appartenant à la belle-mère. Or fumer en cachette est un crime pour la société algérienne. La jeune fille révèle ce secret à la belle-mère. Ce plaisir de pouvoir dénoncer cette belle-mère acariâtre est la seule satisfaction de cette jeune fille qui ne voit aucune issue de sortie. La pièce expose le drame de la vie de la majorité des filles victimes de la société et de l'esprit de conservatisme. Il faudrait saluer, dans ce spectacle, les talents de la comédienne Tounes Aït Ali. Elle s'est distinguée dans la pratique d'un jeu éminemment subtile et naturel. Elle vit intensément le drame. Elle pleure, elle se lamente, s'insurge, raconte, elle fume. Sa manière de changer d'état d'âme est admirable. Elle exprime son désespoir mais vit des moments heureux. Elle le démontre en riant, dansant, chantant. Même si sa vie est brisée, l'espoir demeure. Tounes a su démontrer par son jeu brillant qu'au-delà des drames et des tragédies, l'Algérienne ne perd jamais espoir et qu'elle a une part dans la vie, un mélange de bonheur et de bien-être. Ce côté positif lui permet de supporter ces moments durs et de pouvoir partager et communiquer cet optimisme à tous les êtres qu'elle approche. Tounes affectionne les sujets relatifs à la grandeur et aux misères endurées par la femme. Elle projette de créer d'autres pièces pour la saison estivale et le mois de Ramadhan. Tounes prépare la sortie prochaine d'un duo aux côtés de Mohamed Zemaïche, qui traite du parcours d'une femme cadre dans la police au milieu d'un monde masculin. Cette pièce sera en tournée à travers les villes du territoire national. Quant à la générale, elle se fera ultérieurement.