Les Etats-Unis et l'Union européenne enterrent l'affaire Snowden qui les a divisés pour faire face à la crise ukrainienne. Barack Obama, qui était, hier, à Bruxelles, pour prendre part au sommet USA-UE, a laissé entendre clairement que le Vieux continent a retrouvé sa place dans la politique étrangère de son pays. Il a plaidé en faveur de davantage de solidarité occidentale dans les grands dossiers qui marquent la scène internationale. « Le monde est plus sûr et plus juste quand l'Europe et les Etats-Unis sont solidaires », dit-il, plaidant ouvertement pour l'isolement de la Russie. « Les Etats-Unis et l'Europe sont unis dans la crise ukrainienne et la Russie est seule », martèle-t-il. Moscou « a fait un mauvais calcul » en pensant enfoncer « un coin » entre les Etats-Unis et l'Union européenne, en estimant que la crise ukrainienne renseigne sur « la nécessité pour l'Europe de diversifier ses sources d'énergie », alors qu'elle est dépendante des importations de gaz russe, dit-il, après une rencontre d'un peu plus d'une heure avec les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission européenne José Manuel Barroso. Le président américain, qui a participé à un sommet nucléaire et à une réunion du G7 à La Haye lundi et mardi derniers, a rencontré en fin d'après-midi, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, et prononcé un discours sur les relations transatlantiques à Bruxelles. Il sera aujourd'hui à Rome où il rencontrera le pape François 1er. Lors de la réunion extraordinaire à La Haye, les pays du G7 ont prévenu Moscou qu'ils étaient prêts en cas d'escalade à prendre des sanctions économiques dans les secteurs de l'énergie, de la finance, des ventes d'armes et du commerce. La Banque mondiale a déjà tiré la sonnette d'alarme : « Le produit intérieur brut de la Russie pourrait chuter de 1,8% en 2014 et la fuite des capitaux atteindre jusqu'à 150 milliards de dollars si la crise en Ukraine s'aggravait ». Le président américain entend mettre en garde contre le « danger que les actions de la Russie font courir aux Ukrainiens, mais aussi au système international dans lequel l'Europe et les Etats-Unis ont tant investi », expliquent les observateurs.