Basé sur la qualité des soins, l'efficacité, la recherche et la générosité, le système de santé suédois est l'un des meilleurs au monde. D'autres pays s'y intéressent de près et s'inspirent de ce qu'on considère comme un modèle dans la prise en charge des malades. A cet effet, une journée algéro-suédoise a été organisée, jeudi dernier, au Sofitel (Alger). L'objectif est de soutenir la prise en charge des patients atteints de cancer ainsi que la lutte contre les infections nosocomiales (infections liées à l'hospitalisation et aux soins). Dans son intervention à l'ouverture des travaux, l'ambassadrice de Suède, Madame Carin Wall, a souligné « la nécessité d'une coopération entre les deux pays basée sur le partage des expériences en termes de solutions et d'organisation dans le domaine du système de santé ». En Suède, celui-ci est basé sur le concept symbiocare, une approche intégrée de la santé publique. Elle implique toutes les parties prenantes (hôpitaux, centres de santé, autorités gouvernementales, centres d'éducation, de formation, de recherche ainsi que les fournisseurs d'équipement). Même les municipalités et les cantons connaissent de près les réalités et les besoins des malades dument recensés. En présence de hauts responsables algériens du secteur de la santé et des professionnels suédois, la journée a été une opportunité pour penser à revoir le système de santé algérien consacré dans la loi 85-05 sur la promotion de la santé, devenue obsolète au fil du temps. D'ailleurs, il est prévu des assises nationales de la santé les 2 et 3 mai prochain pour amender la loi actuelle. Pour le Pr Abid, DG des services de santé au ministère de la Santé de la population et de la Réforme hospitalière, « la coopération algéro-suédoise ne doit pas se limiter à l'importation de médicaments et d'accélérateurs pour traiter le cancer. Nous souhaitons bénéficier de l'expérience suédoise en matière de prise en charge du cancer et des infections nosocomiales ». Il s'agit de savoir, en outre, quelle santé nous voulons pour demain et pour cela on doit s'inspirer des autres expériences pour enrichir la future loi sur la promotion de la santé. Evoquant le fonctionnement des Centre anti-cancer (CAC), celui-ci, dira-t-il, « doit obéir à une maîtrise de la technologie et du savoir-faire ». Des ingénieurs suédois participeront ainsi à la formation de spécialistes en maintenance tout en assurant le service après-vente. Le Pr Abid, qui a dressé un état des lieux de la santé en Algérie, a affirmé en guise de conclusion que « les moyens humains et matériels sont insuffisants pour la prise en charge des maladies lourdes. Des efforts restent à faire en volume et en normes de répartition ». S'agissant du plan de lutte contre le cancer (2015-2019), il a souligné le dysfonctionnement lié à des problèmes d'organisation et à l'absence d'une réelle coordination inter-sectorielle, sans omettre de parler de la pénurie de médicaments. C'est ainsi que la firme Astrazeneka, spécialisée dans l'importation de médicaments, ouvrira prochainement une usine dans notre pays. Rabéa F. Tests moléculaires Kras, Egfr et Braf : Une première en Algérie En marge de la journée algéro-suédoise pour un système de santé de qualité, le Pr Abdelaziz Lankar, DG du CHU d'Annaba et chef du service d'anatomie-pathologie, a annoncé la mise en route, pour la première fois, dans le secteur public, des tests Kras, Egfr et Braf par son équipe. « Ces tests sont d'une importance capitale pour la prise en charge thérapeutique des cancers colorectaux métastatiques, pulmonaires et les mélanomes », selon lui. R. F. Un décret pour le registre du cancer Le Pr Smail Mesbah, DG de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a annoncé qu'un plan multidisciplinaire des maladies non transmissibles a été finalisé. Il sera soumis incessamment au gouvernement pour être discuté et enrichi. Il devrait faire ultérieurement l'objet d'un décret.