Un changement qui passe indéniablement par une participation massive des électeurs au rendez-vous du 17 avril. Le candidat Ali Benflis qui était, hier, à Mila, s'est posé en « rassembleur », plaidant pour le « changement pacifique ». Bannissant toute forme de régionalisme, à même de diviser les Algériens, l'ancien chef de gouvernement a axé son intervention autour du projet de « renouveau national » qui sera le fruit d'un consensus entre tous les partenaires politiques et sociaux. Le changement pacifique est synonyme d'élections « intègres » et loin de la « fitna », indique Benflis. Après le clin d'œil à la base du FFS, samedi dernier, quant au rôle des évènements de 1963 dans la consécration de la revendication démocratique, M. Benflis fait, cette fois-ci, un appel du pied aux islamistes. Ceux, notamment, « qui sont actuellement exclus de l'activité politique, car ils sont une partie de la solution ». Surtout que lors du meeting tenu samedi à Bouira, il a explicitement déclaré appartenir « au courant nationaliste, mais aussi démocratique et islamiste ». Benflis, tout en dénonçant les précédentes consultations électorales, estime que le changement vient pacifiquement, par la sagesse, le bon sens et des élections intègres. De son côté, Moussa Touati, qui a animé, hier, un meeting à M'sila, a appelé les jeunes à opérer le changement en Algérie « trop éprouvée par la mauvaise gestion ». Les jeunes, dit-il, « n'ont d'autres choix que d'opérer un changement pacifique et fort par le vote », ajoutant que l'objectif assigné après le 17 avril, est la « construction d'un Etat algérien dont ont rêvé les martyrs et les valeureux moujahidine qui ont vaincu la France et ses alliés ». Le candidat Ali-Fawzi Rebaïne a préféré, pour sa part, échanger devant les citoyens de Mila sur le sujet délicat de la corruption. « La corruption est devenue monnaie courante » à tous les niveaux, a souligné le premier responsable du parti AHD 54. Pour mettre fin à ce fléau qui gangrène l'économie, Rebaïne s'est engagé à « réhabiliter la Cour des comptes, les Douanes et la justice ». Le candidat Abdelaziz Belaïd a appelé, pour sa part, à l'instauration d'un « dialogue national global en vue d'édifier une Algérie forte ». Intervenant devant les professionnels de la santé, Abdelmalek Sellal a affirmé que le programme du candidat Bouteflika accorde une importance capitale à la santé, car il estime qu'« il ne peut pas réaliser le progrès aux plans économique et industriel si la population n'est pas en bonne santé ». Intervenant au forum du quotidien El Moudjahid, Belaïd Abdelaziz a souligné que son programme électoral était ouvert au débat. « L'édification d'un Etat ne peut se faire avec un seul parti, ni une seule vision ou un seul homme. Elle requiert un dialogue global impliquant intellectuels, politiciens, économistes et autres pour réunir les conditions d'une vie décente », ajoute-t-il. Revenant à la notion de changement pacifique, le candidat du Front El-Moustakbal affirme qu'« Il faut laisser le libre choix au peuple ». Une constante qui fait l'unanimité chez les six candidats au palais d'El Mouradia.