L'escale d'hier a mené le candidat à la présidentielle, Ali Benflis, à Tipasa et à Boumerdès. A Tipasa, il a insisté sur la nécessité de mettre fin à la dépendance alimentaire. Pour cet objectif, il s'est engagé, s'il est élu, à réhabiliter l'identité agricole de certaines wilayas en mettant en place un plan de renouveau agricole. « L'importation des produits alimentaires constitue une menace à notre sécurité et à notre avenir », a-t-il averti, plaidant pour la promotion d'un secteur agricole concurrentiel et productif. A ce sujet, Benflis a précisé qu'il faudrait protéger nos produits, dont les dattes et les olives, qui constituent des sources importantes de richesse. Il a proposé également de revoir la politique du soutien agricole et l'encouragement de la recherche scientifique dans ce sens. « Le fellah doit être au centre des préoccupations de l'Etat », a-t-il signalé. A ceux qui l'accusent de « servir des agendas internationaux », l'ancien chef de gouvernement a répondu : « Ce sont des Algériens qui sont venus m'écouter et non des étrangers. » Avant de se rendre dans les deux wilayas susmentionnées, Benflis était, jeudi passé, à El Bayadh et Saïda. Le candidat a axé son discours essentiellement sur les problèmes locaux et les modalités devant permettre au citoyen d'être mieux pris en charge. Il a suggéré, s'il est élu, de mettre en place un nouveau mode de gestion local, devant se traduire par une nouvelle organisation territoriale. Il a promis de créer de nouvelles régions devant regrouper plusieurs wilayas partageant des ressources ou des besoins communs dans le cadre de l'intercommunalité, soutenant que les principales préoccupations des citoyens se règlent au niveau de la commune. Selon lui, rien n'est possible sans une réforme profonde de la fiscalité locale, car sans revenus, la commune est impuissante face aux besoins des populations. Pour u pallier, il s'est engagé à revoir les codes communal et de wilaya afin que « la vision colonialiste de l'administration soit éradiquée ». Il a, de ce fait, annoncé l'élaboration d'« un nouveau découpage administratif qui consacrera la pleine démocratie locale ». Benflis a affirmé que le seul problème qu'il rencontre, durant cette campagne électorale, c'est l'exiguïté des salles. Plaidoyer pour la légitimité de la compétence Il a, toutefois, estimé que la sincérité de son discours et son programme « dérangent ». D'où « l'acharnement mené contre lui par ses rivaux ». A Saïda, le postulant au Palais d'El Mouradia a fait un clin d'œil aux cadres de l'Etat en leur promettant une meilleure considération. « Les cadres doivent se détacher de la soumission et jouir de leur indépendance. Je n'ai pas le droit de priver mon pays de ses compétences même si elles me contredisent. La différence est un droit », a-t-il fait remarquer, rappelant à l'assistance qu'« il avait fait l'objet en 2004 d'une damnation en raison justement d'un avis contraire ». A cet effet, il s'est engagé à ne pas accepter l'abus de pouvoir et son utilisation à des fins personnelles, assurant qu'il ne tolérera pas non pas le régionalisme et le parrainage. Benflis a affirmé qu'il est temps « de reconnaître d'autres légitimités dont la légitimité de la compétence et celle du scrutin ». Il a cité l'ordre du mérite national devant être réhabilité et encouragé dans le but de « bannir la hogra et l'injustice ». Il a profité de l'occasion pour souligner que certains ont voulu lui faire sortir ses anciennes cartes afin de le discréditer lors de ce scrutin. « Mais en vain, dira-t-il. Ils n'ont rien trouvé d'autres que le sujet concernant l'interdiction des manifestations à Alger », décidée pour des raisons sécuritaires, alors qu'il occupait le poste de chef de gouvernement. Certifiant qu'il avait assumé ses responsabilités à l'époque, Benflis a rappelé qu'il était contre le projet de loi sur les hydrocarbures. « Cette loi n'a pas été élaborée à mon époque », a-t-il précisé, soulignant qu'Hugo Chavez, le défunt président du Venezuela, a pesé de tout son poids pour que cette loi soit révisée.