Les pouvoirs publics ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour éradiquer l'habitat précaire, mais aussi mettre un terme aux marchés informels. Une décision salutaire particulièrement pour la capitale qui étouffait littéralement sous le « poids » de ces deux plaies. L'opération est louable et a le mérite de mettre fin aux souffrances de ces citoyens habitant des taudis et des bidonvilles. Néanmoins, elle met aussi au jour certains petits trafics qui méritent que l'on s'y attarde. On commencera par certains «prétendants» au relogement, qui possèdent déjà une habitation décente mais qui, pour duper l'administration et bénéficier d'un autre toit, préfèrent faire vivre leurs familles dans la précarité. Ensuite, côté marché informel, tous ces petits commerçants installés aux abords des magasins. Là aussi un véritable bizness s'est développé qui échappe à tout contrôle ou loi. Ainsi, on apprend que les bouts de trottoirs occupés par ces revendeurs est loué pour la modique somme de 30 000 dinars nets d'impôts. Pire encore. La table est, elle, évaluée à plus de 300 000 dinars. De l'argent qui circule sous le manteau et qui échappe totalement à tout contrôle des autorités, notamment celui des APC où ce commerce fleurit. Quand on connaît toutes les difficultés de trésorerie de nos collectivités locales, on mesure alors l'ampleur du «manque à gagner». Il n'est, de ce fait, pas étonnant du tout de voir les jeunes refuser de quitter les espaces squattés pour un marché réglementé. C'est que ce «transfert» de l'informel vers le légal induira droits de location, taxes et impôts qu'il faudra honorer. Autre fléau qui a pris racine, ce sont ces jeunes improvisés gardiens de parkings. Pas une seule rue, d'Alger ou des autres villes d'Algérie, n'échappe à l'envahissement de ces paramètres humains. Une véritable opération mafieuse ! Les automobilistes, en quête de parking, sont contraints de se soumettre au diktat de ce racket curieusement toléré. A raison de 30 à 50 DA le « droit » de stationner -sans le moindre frais ni impôt, s'il vous plait !- on imagine les bénéfices engrangés quotidiennement. Et dire que le travailleur, celui qui bosse normalement dans les entreprises, paie sans rechigner ses impôts, même plus que le commerçant. C'est quand qu'on mettra fin à ce calvaire ?